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Catéchèse de dimanche. Le Christ – Fils de Dieu

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Symbole de la Foi (autrement dit « Credo ») Partie II

Le Christ – Fils de Dieu (« haute Christologie »)

La dernière fois, lorsque nous avons parlé du Credo, nous avons parlé de Dieu le Père. Parlons maintenant de Dieu le Fils.

De nos jours, nous sommes déjà habitués au fait que le Christ est le Fils de Dieu. Cela est devenu fermement ancré dans la culture orthodoxe et mondiale. Mais il faut comprendre une chose très importante : au temps du Christ, ainsi que dans les premiers siècles du christianisme, ce n’était pas du tout le cas. C’était une nouvelle inédite, qui exigeait avant tout de la foi, une réflexion et une compréhension profondes.

Transportons-nous mentalement au temps de la vie terrestre du Christ, en Palestine, aux premières années du premier siècle, ère de l’Antiquité. Le monde antique tout entier était embourbé dans le paganisme. Les Égyptiens avaient leurs propres dieux, les Perses avaient les leurs, les Grecs et les Romains avaient les leurs, etc. Chaque nation avait ses propres dieux et sa propre mythologie développée. Et seul le peuple Juif professait sa foi dans le Seul Vrai Dieu (monothéisme). Ce peuple a préservé les Saintes Écritures (Ancien Testament) et observe les commandements de Dieu et ses traditions religieuses.

Mais il attendait aussi le Messie, un messager spécial de Dieu. Dès Moïse, tous les prophètes promettaient la venue d’un certain oint de Dieu, le Messie, qui viendrait changer le monde entier pour le rendre meilleur. Cependant, si les prophètes prophétisaient à l’échelle spirituelle, alors, malheureusement, le peuple Juif, ou plutôt ses dirigeants, se retrouvèrent eux-mêmes isolés dans les intérêts nationaux : pour eux, le Messie n’était qu’un dirigeant national, un libérateur des Juifs, un conquérant de toutes les nations.

Ainsi, au début de notre ère, le Christ naît parmi le peuple juif. Beaucoup de gens, voyant quels miracles il a accomplis, quels enseignements il a prêchés et comment il a passé sa vie, ont commencé à se poser la question : « N’est-ce pas Lui qui est le vrai Messie, le messager de Dieu et le sauveur du monde ? » C’était la principale question qui préoccupait les Juifs. « Je t’en supplie par le Dieu vivant », s’écria le grand prêtre Caïphe, « dis-nous, es-tu le Christ, le Fils de Dieu ? » À quoi le Christ a répondu par l’affirmative. Alors le grand prêtre s’écria : « Il blasphème. » « Coupable de mort », dit l’assemblée (Matthieu 26). Ainsi le Christ a été condamné à mort. À cette époque, la punition pour le blasphème était l’exécution. C’est pourquoi le Christ a été crucifié.

Imaginez-vous, le monde entier est païen, les Juifs observent un monothéisme strict, en croyant en un Dieu Seul et Unique, et tout à coup un simple prédicateur vient et dit qu’il est le Fils de Dieu. Cela veut dire que Dieu n’est pas un et que « Ils sont déjà deux Dieux ? » Aux yeux des Juifs, le Christ a détruit la foi en un Dieu unique. Alors Il devait être crucifié.

Cependant, tout le monde ne pensait pas comme les dirigeants et le peuple Juifs. Les apôtres, les disciples du Christ, tous ceux qui étaient proches de Lui, de nombreuses personnes du peuple qui parlaient avec Lui, écoutaient ses enseignements, recevaient des guérisons, voyaient les miracles qu’Il accomplissait, tous ces gens croyaient qu’Il était le Fils de Dieu. Et littéralement moins de cent ans se sont écoulés depuis que le christianisme s’est transformé en une foi nombreuse et, après quelques siècles seulement, il est devenu une religion mondiale et dominante, ce qu’il reste encore aujourd’hui.

Il faut dire que pour les païens, l’idée du « fils de Dieu » n’était pas nouvelle. Dans les mythologies païennes, très souvent, les dieux descendaient sur terre, entraient en contact avec des femmes, après quoi naissaient des personnages glorieux dotés d’une grande force et d’une grande intelligence, qui faisaient l’histoire et les miracles. On les appelait « fils des dieux » ou « héros » : Hercule, Ulysse, Achille et bien d’autres. Puis, pour renforcer le pouvoir politique, les dirigeants des pays ont commencé à être considérés comme des fils des dieux : des pharaons égyptiens, des despotes orientaux, des empereurs romains…

Mais le Christ est quelque chose de radicalement différent. Il n’est pas simplement un héros ou une personnalité exceptionnelle. Il est le Fils unique de Dieu, existant pour toujours. Il est le vrai Dieu. C’est ce que dit le Credo à son sujet : « Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. »

Le Credo continue : « Lumière de la Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait ».

Avec une allégorie qui parle de l’origine de la lumière à partir de la lumière, les saints Pères de l’Église ont exprimé la véritable Divinité du Christ : « Le vrai Dieu issu du vrai Dieu ».

Trois termes comme : « engendré, non créé et consubstantiel au Père » furent introduits contre l’hérésie d’Arius qui faisait rage à cette époque (IVe siècle). L’hérésie signifie une distorsion (déformation ou déviation) de la doctrine orthodoxe. Certains théologiens hérétiques, comme Arius, ont enseigné que le Christ a été créé par Dieu le Père et qu’il est d’une nature différente de celle de Dieu. Par conséquent, les deux termes « non créé et engendré », pour contester l’hérésie d’Arius, parlent de l’éternité du Christ. Nous disons maintenant que le « Christ est engendré du Père avant toute éternité ». Et le terme « consubstantiel » (en grec « omousios ») signifie que le Christ a la même nature divine que Dieu le Père. Autrement dit, le Christ est vrai Dieu. Le terme « consubstantiel » (« omousios ») est le seul terme d’origine non biblique, tiré de la philosophie antique (il a été proposé lors du Premier Concile Œcuménique par l’évêque orthodoxe espagnol Osius de Cordoue). Et c’est ce terme qui explique le mieux l’unité de la nature divine du Père et du Fils.

Le Fils est donc vrai Dieu. Dieu a créé le monde. La Bible dit que Dieu a créé le monde avec Sa Parole : « et Dieu dit : que la lumière soit… ; et Dieu dit : qu’il y ait un firmament… », etc. (Chapitre 1 de la Genèse). Et c’est le Fils de Dieu qui est précisément la Parole de Dieu, le Divin Logos (chapitre 1 de l’Évangile de Jean) qui a créé le monde et a réalisé le plan de Dieu le Père pour l’univers. L’un des premiers Pères de l’Église, saint Irénée de Lyon, a même appelé à juste titre le Fils « les mains du Père par lesquelles Il a créé le monde ».

« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs ! »

prêtre Alexandre Galaka

 

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