Catéchèse de dimanche. Le Christ – Fils de l’homme
Symbole de la Foi (autrement dit « Credo »). Partie III
Le Christ – Fils de l’homme (« basse Christologie »)
Frères et sœurs, nous poursuivons nos conversations sur le Credo. Nous avons eu deux entretiens : à propos de Dieu le Père et à propos de Dieu le Fils. Nous avons d’abord parlé de l’importance de la foi en Dieu unique ; puis on a parlé du Christ et, en particulier, de Sa Divinité.
La doctrine du Christ, en langage théologique, est appelée « Christologie ». Nous pouvons dire que lorsque nous avons parlé de la divinité du Christ, nous avons parlé de la « haute christologie », mais parlons maintenant de la « basse christologie », c’est-à-dire du fait que le Christ n’est pas seulement Dieu, mais Il est aussi un homme. La « basse christologie » est donc la doctrine surl’humanité du Christ.
Le Christ est le Dieu-homme, c’est-à-dire qu’il est à la fois Dieu et homme. C’est quelque chose de complètement nouveau et inconnu pour l’humanité. Tout au long de leur histoire, toutes les civilisations humaines ont soutenu que Dieu est transcendantal, comme disaient les philosophes, que Dieu est inaccessible et incompréhensible pour l’homme. Et c’est vrai. Dieu est d’une nature complètement différente de nous. Dieu est notre Créateur. Il est éternel – nous sommes temporaires, Il est saint – nous sommes pécheurs, etc. En fait, entre Dieu et nous se trouve un abîme infranchissable, une ligne ontologique impassable. Toutes les religions humaines l’ont ressenti. Et ainsi ils ont souligné la grandeur de Dieu, Sa force, Sa puissance et Sa transcendance.
Mais en même temps, les gens cherchaient le lien et avaient soif d’une liaison avec Dieu, ils voulaient de tout le désire de leur être que Dieu les aide, leur donne la force et l’énergie pour vivre heureux et pleinement, les guide, leur donne un bonheur existence. Mais comment contacter le Dieu transcendantal ? Où est le pont qui nous reliera à Lui, nous, les être humains pécheurs ? Un tel pont dans toutes les religions était constitué de prophètes, de personnes saintes, de messagers spéciaux de Dieu. Parmi le genre humain, Dieu a choisi des personnes spéciales à travers lesquelles Il communiquait avec l’humanité, leur transmettait Sa volonté : c’étaient Noé, Moïse, Isaïe et de nombreux autres prophètes de l’Ancien Testament ; Mahomet dans l’Islam ; Bouddha Shakyamuni dans le bouddhisme ; Sathya Sai Baba dans l’hindouisme moderne. En particulier, ce dernier a une expression très profonde : « Il n’y a qu’une seule religion : la religion de l’amour. Il n’y a qu’un seul langage : celui du cœur. Il n’existe qu’une seule race : la race de l’humanité. Il n’y a qu’un seul Dieu – et Il est Omniprésent. » Les prophètes communiquaient avec Dieu et étaient ces phares qui brillent timidement dans l’océan déchaîné de l’existence humaine agitée.
Cependant, aussi grands soient-ils, ils restent des personnes humaines. Il existe de nombreuses comparaisons, expressions et explications sur la différence entre le christianisme et les autres religions du monde. L’un des plus puissants et des plus précis appartient probablement à notre contemporain, le Père Alexandre Men, missionère du XXe siècle. Il a dit quelque chose comme ceci : « Toutes les religions du monde sont la recherche de Dieu par l’homme, le désir d’atteindre le Ciel. Et seul le christianisme a un vecteur complètement différent : ici c’est Dieu lui-même qui cherche l’homme, ici c’est Dieu qui descend du Ciel sur la terre. » Très bien dit ! Dans le christianisme un événement inédit pour toutes les autres religions se produit : Dieu descend sur terre, prend chair humaine et devient un homme. Pour quoi ? Rappelons-nous les paroles de notre Credo : « Pour nous et pour notre salut ».
Revenons à nos deux christologies, « haute » et « basse ». La haute christologie parle de la divinité du Christ, la basse christologie parle de Son humanité. Dieu est devenu homme. « Et le Verbe s’est fait chair », selon les mots de l’Évangile de Jean. Le christianisme ne reconnaît-il vraiment pas la transcendance et l’altérité de Dieu ? Bien sûr, il l’admet. Alors comment l’union de Dieu avec l’homme est-elle devenue possible, puisque c’est essentiellement impossible !
C’est ainsi que l’Église chrétienne, au cours de quatre siècles, a recherché et formé ce langage, ces expressions qui pourraient exprimer de manière adéquate cette réalité. Cela fut fait en 451 lors du Quatrième Concile Œcuménique à Chalcédoine. Mais aussitôt apparurent ceux qui n’acceptèrent pas cette formulation, qui commencèrent soit à la critiquer, soit à la corriger à leur propre manière. Il s’agissait là de nombreuses hérésies des monophysites, des nestoriens, des monophylites, des monoénergistes et bien d’autres. Finalement, la foi orthodoxe a triomphé. En voici sa brève expression. « Dans une hypostase du Fils de Dieu, il y exisite une union de deux natures : divine et humaine. Dans la personnalité unique du Logos Divin, deux natures, divine et humaine, ont étaient unies sans confusion, sans changement, sans division, et sans séparation. » Autrement dit, ils sont restés en même temps unis et en même temps inchangés. N’approfondissons pas maintenant cet article de foi. Disons seulement que par cette union avec l’homme, le Christ a divinisé notre nature humaine, a créé en Lui un nouvel Adam, un homme nouveau, saint et sans péché. De plus, Il donne à tous ceux qui croient en Lui la possibilité de devenir exactement comme Lui : « un homme-dieu ». Saint Athanase d’Alexandrie disait au IVe siècle : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ».
Notre credo parle de tout cela lorsqu’il relate l’incarnation du Christ :
« Qui pour nous hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné du saint Esprit et de Marie la Vierge, et s’est fait Homme ; Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli ; et Il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures ; Il est monté au ciel, et siège à la droite du Père ; et Il reviendra en gloire, juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. »
Amen.
prêtre Alexandre Galaka