Catéchèse du dimanche. Crédo. Dieu est Unique
À chaque liturgie, nous chantons tous ensemble le Symbole de la Foi. Ce texte reflète la Foi orthodoxe. Il a été rédigé lors du premier Concile œcuménique de l’Église orthodoxe (325) et complété lors du deuxième Concile œcuménique (381). Initialement, il était lu au baptême, mais ensuite on l’a introduit dans la liturgie. Il contient les principaux thèmes de la Foi orthodoxe :
- À propos de Dieu le Père – la première Personne de la Sainte Trinité.
- À propos de Dieu le Fils, Jésus-Christ – la deuxième Personne de la Sainte Trinité.
- À propos de Dieu le Saint Esprit – la troisième Personne de la Très Sainte Trinité.
- À propos de l’Église.
- À propos de l’éternité future.
Ces positions de la foi sont appelées les « dogmes » (du grec « décret »). Un dogme est une vérité de foi immuable, révélée par Dieu et formulée par l’Église. Le dogme est immuable (c’est-à-dire sans aucune modification possible), comme un axiome en mathématiques. Parfois, les gens négligent les dogmes ; ils les connaissent superficiellement et ne s’y intéressent pas, estimant que l’essentiel du christianisme est la moralité et l’amour et non les dogmes de la Foi et la théologie. Ce n’est pas tout à fait vrai. Notre vie chrétienne et notre perfection chrétienne sont très étroitement liées aux dogmes de la foi. Prenons un exemple. Depuis l’Antiquité, l’Église croit que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. C’est pourquoi les chrétiens priaient toujours le Christ et considéraient son enseignement évangélique comme enseignement divin. Mais au début du XIXe siècle, la secte des Témoins de Jéhovah est apparue. Cette secte croit que le Christ n’est pas Dieu et qu’il est simplement la plus haute création et le plus important prophète. Niant la divinité du Christ, les Témoins de Jéhovah ne le prient jamais en tant que Dieu et ne considèrent pas ses commandements comme importants et obligatoires. La foi et les règles de leur secte sont plus importantes pour eux que les paroles du Christ. Alors, ayant telles convictions, ces personnes n’atteindront jamais la perfection et l’amour chrétiens.
« Je crois en seul Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre, et de toutes choses visibles et invisibles. »
C’est la première phrase du Credo.
Tout d’abord, elle affirme que Dieu est Unique. La croyance en un Dieu seul et unique est appelée « monothéisme ». Nous savons que dans l’histoire ancienne de l’humanité, le paganisme était très développé et répandu et chaque nation avait non seulement son propre dieu, mais aussi tout un panthéon divin. Le paganisme avec sa pluralité des dieux est illogique, tandis que le monothéisme avec l’unité de Dieu est tout à fait logique. Dieu est pour nous avant tout un « absolu ». L’Absolu signifie la complétude (= caractère complet, achevé) de toute chose : l’être, le pouvoir, la sagesse, la vie, etc. La complétude ne peut coexister avec une autre complétude sinon, ce n’est plus la complétude. Il ne peut y avoir qu’une seule complétude. Même au niveau biologique, une personne est soit humaine soit animale, ne peut avoir qu’un seul père, un arbre ne peut pousser que d’une seule graine, un poulet né d’un seul œuf… Il en est de même de notre monde car il a été créé par un seul Dieu.
Dieu est appelé Père parce qu’Il nous a non seulement créés, mais qu’Il prend aussi constamment soin de nous et du monde entier en tant que Père aimant. Ici se trouve la grande différence entre un croyant et un incroyant. Un croyant vit avec la conviction que Dieu gouverne le monde, en prend soin, l’aime beaucoup et aide chaque personne ; le non-croyant croit que le monde entier est une coïncidence de circonstances et que dans la vie de l’être humain tout dépend de la décision volontaire de la personne elle-même.
Tout-Puissant – puisque Dieu est le Créateur du monde entier, Il le contrôle et possède un pouvoir absolu sur lui. Dieu a donné au monde les lois physiques de son existence. Les chercheurs, scientifiques, physiciens, astrophysiciens, mathématiciens… qui étudient le monde sont tout simplement étonnés de voir avec quelle sagesse le monde est structuré. Une idée suivante est souvent exprimée : s’il y avait la moindre déviation dans la structure du monde, il ne pourrait pas exister. Nous savons tous à quel point le monde macroscopique, avec toutes ses galaxies et ses étoiles, et le monde microscopique avec ses particules quantiques sont profonds et étonnants.
La Bible dit : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Gen. 1:1) ; ces mots bibliques sont utilisés dans le Credo. Cependant, le Credo les clarifie, en soulignant que le « ciel » désigne le monde spirituel invisible et que la « terre » signifie le monde physique visible.
Les gens de l’ancienne génération se souviennent de la manière dont les athées soviétiques ridiculisaient l’existence de Dieu. Lorsqu’un homme a volé pour la première fois dans l’espace extraterrestre en 1961, ils ont déclaré : « Gagarine a volé dans l’espace hors de la Terre et il n’a pas vu Dieu. » C’est stupide, car notre espace est aussi un monde physique et visible. Dieu habite dans le monde invisible et spirituel.
En effet, notre monde à part entière est en quelque sorte divisé en deux parties : spirituelle et matérielle. De plus, ce qui est intéressant, c’est que la division entre ses deux parties n’est pas du tout celle que l’on imagine souvent : sous la forme d’une certaine frontière, après laquelle se termine le monde physique et commence le monde spirituel. Non, les deux mondes coexistent. Ils sont entrelacés de telle manière que le monde spirituel pénètre et remplit littéralement le monde physique. Mais bien qu’il soit étroitement lié au monde physique, le monde spirituel n’y est pas mélangé. Avec ses énergies divines invisibles, Dieu imprègne littéralement le monde physique tout entier, comme cela se produit avec les rayons X. Dans notre monde physique, les anges brillants et les anges déchus sont toujours actifs. Aussi, la Mère de Dieu et les saints nous viennent souvent en aide. En d’autres termes, la différence entre les mondes n’est pas spatiale, mais qualitative ou, en termes philosophiques, ontologique. Si vous pensez à la célèbre formule d’Einstein sur l’égalité de l’énergie et de la masse (E = mc2), alors tout corps physique n’est qu’un caillot d’énergie. Le monde visible est constitué d’énergie invisible. Nous savons que notre univers visible est tout simplement immense. Combien plus grand est donc le monde spirituel qui le dépasse, le monde où réside Dieu lui-même, avec les anges et les saints. Ce monde entier, invisible autant que visible, a été créé par Dieu.
Prêtre Alexandre Galaka.
Correction du texte français accomplie par Nicolas Van Cranenbroeck.