Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Notre Dieu est Trinitaire : Père, Fils et Saint-Esprit. Comprendre cela est difficile et complexe. Il faut simplement l’accepter. Je vais donner un exemple : une personne humaine naît d’un seul père biologique et d’une seule mère biologique. Nous ne nous demandons pas : pourquoi cela est-il ainsi ? Nous acceptons simplement cela comme une donnée. De la même manière, il faut accepter comme une donnée la Trinité de Dieu : Dieu est unique en nature, mais Trinitaire en Personnes. Et cela, nous l’acceptons comme une évidence.
Lorsque le Christ est devenu homme, Il a révélé à l’humanité une vérité très importante : qu’Il est le Fils de Dieu, le Fils du Père céleste. Depuis ce moment, l’humanité a pris conscience que dans Dieu il n’y a pas qu’une seule personne, mais il y en a deux – le Père et le Fils.
Mais en même temps, le Fils de Dieu enseignait souvent que, après son départ au ciel, le Saint-Esprit descendrait sur tous ceux qui croiraient en Christ. Et c’est ce qui s’est produit. Lorsque les apôtres ont commencé à demander : « Qui est-Il, ce Saint-Esprit ? », ils ont reçu la réponse : « C’est la troisième Personne de la Sainte Trinité ».
Aujourd’hui, lorsque nous célébrons la fête de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, nous appelons cette fête aussi « Jour de la Sainte Trinité ».
Il est difficile de diviser la Sainte Trinité, car c’est un seul et même Dieu.
Lorsque nous récitons la prière « Notre Père », il semble que nous nous adressons à Dieu le Père. Mais en même temps, nous prions aussi le Fils et le Saint-Esprit, car Dieu est Trinitaire et on ne peut pas Le diviser.
Lorsque nous récitons la prière de Jésus « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur », nous prions évidemment Dieu le Fils. Mais en même temps, nous prions aussi le Père et le Saint-Esprit, car Dieu est Trinitaire et on ne peut pas Le diviser.
Et lorsque nous récitons la prière « Roi du Ciel, Consolateur, Esprit de vérité », nous prions bien sûr le Saint-Esprit. Mais en même temps, nous prions aussi le Père et le Fils, car Dieu est Trinitaire et on ne peut pas Lediviser.
Souvent, en réfléchissant à Dieu comme Créateur de l’univers, nous Le percevons comme un Père céleste. Nous comprenons que le Père a créé le monde. Mais en même temps, avec le Père, c’est aussi par le Fils et par le Saint-Esprit que le monde a été créé — car Dieu est Trinitaire et on ne peut pas Le diviser.
Souvent aussi, en méditant sur Dieu comme notre Sauveur et Enseignant, nous pensons involontairement au Fils qui s’est incarné, qui nous a tout enseigné et qui nous a sauvé. Mais en même temps que le Fils, c’est aussi par l’action du Père et du Saint-Esprit que nous sommes sauvés — car Dieu est Trinitaire et on ne peut pas Lediviser.
Enfin, lorsque nous méditons sur Dieu comme Sanctificateur — Celui qui veille invisiblement sur nous, qui nous soutient et nous sanctifie — nous pensons au Saint-Esprit. Mais en même temps que le Saint-Esprit, le Père et le Fils nous sanctifient et nous soutiennent aussi — car Dieu est Trinitaire et on ne peut pas Le diviser.
Une telle tautologie étrange — cette poésie particulière du répétition — que les saints Pères utilisaient souvent pour expliquer et pour nous approcher vers la mystère de la Sainte Trinité.
Nous parlons souvent de Dieu le Père ; souvent aussi de Son Fils Jésus-Christ ; mais moins fréquemment du Saint-Esprit. Pour beaucoup d’entre nous Il reste dans l’ombre — quelque peu invisible et intangible. Aujourd’hui, lors de cette fête de la descente du Saint-Esprit, prenons un moment pour parler plus en détail de Lui.
Dans les tout premiers versets de la Bible relatant la création du monde il est dit qu’au moment où l’univers était encore une matière informe et chaotique — un bouillonnement primitif d’atomes — l’Esprit-Saint « planait » (ou plutôt « flottait »)au-dessus d’elle. L’un des saints Pères, Basile-le-Grand, comparait cette action du Saint-Esprit à celle d’un oiseau couvrant ses petits de ses ailes pour les protéger. Ainsi que l’oiseau protège ses oisillons dès leur naissance, de même, depuis toujours jusqu’à aujourd’hui, l’Esprit-Saint veille sur notre monde entier.
Nous savons que notre Église chrétienne se compose d’un monde visible — matériel — et d’un monde invisible — spirituel. Au monde visible appartiennent tout ce que nous pouvons voir : l’église elle-même, les prêtres, les icônes, la croix , les offices religieux… Mais ce qui est invisible — bien qu’intangible — est toujours plus important : tout ce qui appartient au domaine spirituel, tout ce qui est sacré, tout ce qui attire notre regard vers l’église, ce qui ne se voit pas mais ce qui sanctifie nos âmes, ce qui nous donne la force spirituelle, ce qui pardonne nos péchés, ce qui accomplit des miracles, ce qui exauce nos prières… Tout cela nous appelons souvent « la grâce invisible de Dieu ». Et cette grâce invisible — c’est précisément l’action du Saint-Esprit.
Christ a fondé l’Église puis il a été élevé au ciel, mais l’Esprit-Saint demeure avec nous — comme au début lors de la création du monde — il continue à protéger invisiblement nos âmes comme un oiseau veille sur ses petits oisillons. Il agit comme une maman attentionnée (une mère nourricière). Et peut-être n’est-ce pas un hasard si dans l’ancien hébreu « esprit » se dit « Ruach » (רוח) — mot féminin, alors qu’en réalité dans Dieu il n’y a ni masculin ni féminin : Dieu dépasse ces notions.
Pour finir je vous rappelle qu’en tradition orthodoxe toute entreprise ou tout début des affaires différents commence par une prière au Saint-Esprit : « Roi Céleste », qui se termine par cette belle invocation :
« …et sauve nous âmes ».
Amen.