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Christ a fondé l’Église : Il nous a appris à croire, à vivre, à prier et à mener une vie spirituelle. Mais l’homme reste toujours un homme, il est faible. Même s’il souhaite mener une vie juste et spirituelle, selon les commandements de Dieu, il peut néanmoins tomber dans le péché. Personne n’est à l’abri de cela. L’apôtre Paul évoque cette faiblesse face au péché : il confie, par sa propre expérience, qu’il aime la loi de Dieu de tout son cœur, mais qu’il ne peut s’empêcher de pécher.
Le problème est que sans l’aide de Dieu, sans Sa grâce, l’homme ne peut pas accomplir les commandements divins, vivre selon la vérité et la justice, être un vrai homme et un vrai chrétien. C’est pourquoi le Saint-Esprit descend sur les apôtres, et par leur intermédiaire sur toute l’Église. La descente du Saint-Esprit a eu lieu après l’Ascension du Christ. Ainsi le Saint-Esprit semble prendre le relais, Il occupe la place du Christ et demeure invisiblement avec nous depuis lors.
Une fois, nous avons dit que la dimension spirituelle dans l’Église est plus profonde et plus importante que sa partie visible. Tout ce qui est spirituel, tout ce qui nous attire vers l’église, tout ce qui touche notre âme, tout ce qui nous transforme, tout ce qui nous pousse à aimer Dieu et notre prochain — tout cela s’appelle « la grâce de Dieu ». Et cette grâce n’est rien d’autre que l’action du Saint-Esprit. Un des théologiens orthodoxes contemporains, père Nicolas Afanasiev, a même écrit une œuvre théologique importante intitulée « L’Église du Saint-Esprit ». Aujourd’hui, notre Église, fondée par le Christ, est guidée par le Saint-Esprit et sanctifiée par Lui.
Christ est monté au ciel le jour fixé. Le cinquantième jour après Sa Résurrection, le Saint-Esprit descend sur les apôtres. Avant Sa crucifixion, Jésus avait déjà averti les apôtres que après Son départ vers le ciel, le Saint-Esprit descendra sur eux : Il leur enseignera tout, les consolera (car les apôtres seront affligés par l’absence du Christ), les fortifiera et les transformera.
Ainsi, le cinquantième jour après la résurrection du Christ, les apôtres étaient réunis dans une maison. C’était la fête juive appelée « Pentecôte ». Elle était liée à un événement majeur : près d’un millier et demi d’années avant Christ, le peuple juif guidé par Moïse sort d’Égypte. Et au cinquantième jour après cet événement, Moïse reçoit sur le mont Sinaï les 10 commandements de l’Ancien Testament. Ces commandements restent la loi fondamentale et ils n’ont pas perdu leur pertinence aujourd’hui : ils parlent de foi en Dieu, de respect envers Dieu et envers son prochain, de respect pour la vie humaine et tout ce qui lui appartient.
Et c’est précisément lors de cette fête — liée aux 10 commandements — que le Saint-Esprit descend sur les apôtres. Ce n’est pas un hasard : car le Saint-Esprit a sanctifié et illuminé toute perception, toute compréhension, toute conscience et toute existence des apôtres ainsi que de tous ceux qui croient en Christ. Il a en quelque sorte transformé leurs cœurs humains en y inscrivant une nouvelle loi élevée et parfaite — une loi dépassant celle des 10 commandements : celle de l’amour et de la perfection chrétienne dont parlait Jésus-Christ. On pourrait dire qu’il s’agit d’un nouveau légalisme : la loi d’amour du Nouveau Testament sanctifiée par le Saint-Esprit a approfondi et élevé la loi des 10 commandements.
Les apôtres ont véritablement été transformés : ils ont reçu sagesse et connaissance ; ils ont accompli des miracles qu’ils ne pouvaient pas faire auparavant ; ils ont aussi reçu le don de parler en langues étrangères — ce qui était nécessaire pour diffuser le message évangélique à cette époque.
Et ce Saint-Esprit demeure dans l’Église pour tous les siècles. Il établit l’ordre du clergé, sanctifie les offices sacrés et les sacrements ainsi que nous-mêmes. De plus — comme les apôtres — nous avons tous reçu ce don du Saint-Esprit lors du baptême et du sacrement de chrismation.
Un point important : le don du Saint-Esprit n’est pas une sanctification automatique ; cela ne signifie pas que quelqu’un devient saint instantanément ou entre immédiatement au Royaume des cieux. Non : c’est plutôt un potentiel — un don que nous devons cultiver en nous-mêmes par nos efforts personnels et avec l’aide du même Saint-Esprit ; il faut travailler dur pour vaincre le péché et devenir saints en utilisant toutes nos capacités offertes par le don du Saint-Esprit.
Pour conclure encore une fois : le Saint-Esprit n’est pas simplement la puissance de Dieu ou une grâce indifférenciée ; c’est la Troisième Personne de la Sainte Trinité.
«Esprit-Saint, viens fais ta demeure en nous ; purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, Toi qui est bonté». Amen.
