À propos de la bénédiction

перейти на русскую страницу

Nous voyons souvent comment les orthodoxes approchent un prêtre pour recevoir de lui une bénédiction. Il semblerait : une scène familière, un geste bien connu de tous. Mais diverses questions peuvent se poser : qu’est-ce que c’est, pourquoi est-ce fait, quand faut-il prendre une bénédiction, et comment doit-on se rapporter à cela ?

Commençons par le tout début. Le sacerdoce est un service spécial dans l’Église. Il continue le ministère de Christ. Nous savons que par Son ministère, Christ a sauvé l’humanité. Il a enseigné comment croire correctement en Dieu et comment vivre selon les commandements du Seigneur, il a guéri les âmes malades et les corps malades des gens, a fait des miracles et a même ressuscité les morts. Ce pouvoir miraculeux, il l’a transmis à ses apôtres. C’est-à-dire qu’il ne l’a pas donné inconditionnellement à tous ceux qui croiraient en Lui, mais à ses disciples les plus proches et les plus fidèles, afin qu’ils continuent l’œuvre de son ministère. Les apôtres, à leur tour, l’ont remis aux évêques et aux prêtres, ceux qui dirigeaient les communautés ecclésiales. Par conséquent, les évêques et les prêtres ont un pouvoir spécial de Dieu : ils célèbrent l’Eucharistie, d’autres sacrements de l’église – baptême, confession, mariage, etc. – ont le don de prêcher la Parole de Dieu, etc. C’est-à-dire que le prêtre continue avant tout le ministère du Christ sur la terre, il transmet la grâce de Dieu.

Et tôt le matin, en entrant dans l’église, nous rencontrons un prêtre. Bien sûr, un prêtre est le même que n’importe quel chrétien, avec ses qualités et ses faiblesses, avec son propre caractère. Et nous, par courtoisie, le saluons comme les autres. Mais en même temps, le prêtre (ou l’évêque) a un ministère spécial, un pouvoir spécial et une grâce de Dieu. Et donc, dans l’Église orthodoxe, la coutume était fermement établie de demander au prêtre une bénédiction. Souvent, cette bénédiction remplace une simple salutation dans l’étiquette orthodoxe moderne. Et il n’y a aucun problème avec ça. Après tout, chacun de nous désire recevoir la bénédiction de Dieu, sa force, sa grâce. Que ce soit un peu grossier et figuratif, mais imaginez que vous rencontriez une personne très, très riche, qui porte une valise d’argent avec lui. Vous lui dites : « Monsieur, vous avez beaucoup d’argent, donnez-le-moi un peu. » Il répond: « Bien sûr, gardez-en mille, j’ai des millions de ces milliers. » Si quelqu’un voit cela de l’extérieur, que fera-t-il ? Il viendra aussi et dira : « Et à moi, vous pouvez donner aussi ? » L’homme riche répond : « Oui, bien sûr, pas de problème. » Je comprends que la comparaison n’est pas très spirituelle, mais en réalité c’est ça ce qu’arrive. Nous souhaitons avoir la richesse spirituelle pour notre âme éternelle et pour une vie terrestre heureuse. Alors pourquoi ne pas le prendre au prêtre ?

Il y a un autre cas où nous devons demander une bénédiction sur une question importante, à un moment important de notre vie, une entreprise sérieuse, etc. Dans ce cas-là, nous nous approchons du prêtre et disons :« Batiushka, bénissez-moi pour ceci ou pour cela. » Le prêtre, soit en priant en lui-même, soit, mieux encore, en priant avec celui qui demande le bénit.

Et à la fin, il faut dire un mot à propos d’une expression biblique. Souvent, dans la Bible, il y a de tels phrases : «Et Abraham bénit Dieu», «Et tous ils ont bénit Dieu», «Bénissez Dieu», etc. Comment les comprendre ? Comment pouvons-nous bénir Dieu, car c’est, au contraire, Dieu qui nous bénit ; et comme le dit justement apôtre Paul : « Plus petit est toujours béni par plus grand », ce qui est tout à fait logique. Le fait est qu’ici nous parlons de glorification, et non de bénédiction en tant que telle. « Bénir », c’est-à-dire prononcer une bonne parole, ou, en d’autres termes, glorifier, dire du bien de Dieu. C’est ça ce que signifie cette expression biblique.

Que le Seigneur Dieu, par sa grâce, nous bénisse tous.

Amen.