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Dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie et l’homélie catéchistique sur l’église

Dimanche du triomphe de l’Orthodoxie

Frères et sœurs, le premier dimanche du grand carême s’appelle « Dimanche du triomphe de l’Orthodoxie ». Cette fête commémore la victoire historique de l’Orthodoxie sur l’hérésie de l’iconoclasme.

Bien sûr, l’hérésie de l’iconoclasme n’a pas été la dernière et l’ultime hérésie. La Foi Orthodoxe a dû et doit encore combattre d’autres hérésies et d’autres schismes.

Mais il faut avouer que cette phrase « La Fête du triomphe de l’Orthodoxie » sonne d’un façon belle et solennelle. Elle signifie que la foi orthodoxe est la foi la plus juste de toutes les confessions chrétiennes. Être orthodoxe, c’est être un vrai élève du Christ.

Mais je vous invite à réfléchir : que signifie « être disciple du Christ » ? Nous trouvons directement la réponse dans l’évangile, c’est-à-dire directement du Christ : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Évangile de Jean, 13, 35). Donc si tu es orthodoxe, tu dois aimer les gens.

Tu ne dois pas te frapper la poitrine et être fier du fait que « tu es orthodoxe ». Être orthodoxe ne signifie pas : ne voir partout que des hérétiques et des schismatiques. Être « orthodoxe » ne signifie pas non plus : faire remarquer aux gens qu’ils ne se comportent pas bien dans l’église, ou qu’ils sont venus en jeans, ou qu’ils n’allument pas les bougies comme il faut. Non, être orthodoxe signifie d’abord – aimer. La vraie foi, qui est la foi dogmatiquement pure -donne accès tout d’abord à la sainteté. Mais parfois, la vraie foi fait de nous de simples pharisiens. Bien sûr, dans ce cas-là, ce n’est pas la foi qui est coupable, mais nous-mêmes, car nous ne nous servirions pas de notre foi pour aimer, mais pour glorifier notre propre « ego ».

C’est tout ce que je  voulais vous dire à propos de la fête du « Triomphe de l’Orthodoxie ». Aujourd’hui, j’aimerais commencer un cycle de sermons sur la foi et la tradition orthodoxes.

Nous commençons aujourd’hui par étudier l’église orthodoxe, et notamment: le  « temple » orthodoxe.

 

Architecture d’une église orthodoxe

Lorsque nous venons à l’église pour un office, nous sentons que nous entrons dans un autre monde, un monde d’éternité. Ce n’est pas pour rien que même dans une église vide, nous avons toujours envie de parler à voix basse. Nous avons le sentiment d’être des invités dans la maison de notre Père Céleste. Nous avons déjà parlé avec vous de l’architecture particulière de l’église et de son agencement intérieur, icônes et fresques, qui ont été élaborés durant de longs siècles par de saintes personnes, et  tout cela nous parle de l’éternité et de la beauté d’un autre monde.

Vous avez certainement déjà remarqué qu’en général toutes les églises présentent à peu près le même plan. On peut l’appeler « architecture classique d’une église orthodoxe ». Bien entendu certaines églises n’ont pas de coupoles, ni d’entrée et qui sont en fait des maisons transformées en églises, parfois même une chambre. Mais là n’est pas la question.

Ainsi donc, comment s’organise une église orthodoxe ? Avant tout elle possède une coupole qui symbolise le ciel. Cette coupole est toujours surmontée d’une croix. Il y a des églises à une seule coupole, ou à trois ou cinq et même bien plus. Cela a un certain sens : une seule coupole représente le Dieu Unique; trois – la Sainte Trinité, cinq –  le Christ et les quatre évangélistes, et ainsi de suite.

Habituellement dans chaque église orthodoxe, l’autel est dirigé vers l’est, où se lève le soleil qui pour nous, est le symbole du Fils de Dieu, « qui éclaire tout homme entrant dans le monde » (comme dit la prière de la première heure). Il est parfois difficile de suivre cette consigne – comme dans notre église de Liège, construite dans une rue passante, c’est pourquoi l’autel est tourné vers cette rue, non vers l’est, mais le sud-est.

L’église est partagée en 3 : l’entrée, la partie centrale et le sanctuaire. Y a-t-il un symbole à ce partage ? Les Saints Pères en donnent beaucoup, tous différents. Mais le plus courant est celui-ci : la première partie de l’église, l’entrée ou le vestibule-corridor, correspond à notre monde terrestre : le centre représente notre Église chrétienne sur terre et enfin, le sanctuaire est le symbole de l’Église Céleste, du Royaume Céleste où vivent Dieu, les anges et les saints.

Ainsi donc, première partie : le vestibule. Ce peut être un petit corridor, ou pratiquement un insignifiant entre-deux-portes comme chez nous. Parfois, dans certaines églises, cette entrée est beaucoup plus grande, il peut s’y trouver des icônes, le tableau  d’affichage, etc. Mais jadis, au premier millénaire, l’entrée était importante et donc devait être plutôt spacieuse. Elle avait un rôle particulier : on y célébrait certains offices, dans les monastères elle servait de réfectoire commun, et y priaient ceux qui n’avaient pas encore été baptisés (les « catéchumènes ») ou ceux qui ayant péché, avaient été écartés de la communion pour un certain temps (« les repentants »).

La partie centrale de l’église est la plus grande. C’est là que l’on prie. C’est elle qui est au fondement de la réunion des fidèles. La première chose qui frappe en arrivant est bien entendu,  l’iconostase. C’est une paroi ornée d’icônes qui sépare le centre de l’église du sanctuaire. Au milieu de l’iconostase – des portes que l’on appelle « les portes royales ».

Puis enfin le sanctuaire lui-même – symbole du Royaume des Cieux. Ne peuvent entrer dans le sanctuaire que les clercs et leurs assistants, tous de sexe masculin. Il est vrai que dans les couvents de femmes, on fait une exception pour l’higouménia du monastère et les « servantes d’autel » – les religieuses qui assistent le prêtre dans le sanctuaire. Au milieu du sanctuaire se trouve une table spéciale, nommée « l’autel » (trône). C’est sur elle qu’est célébrée l’Eucharistie durant la Liturgie, et ne peuvent la toucher que les clercs.

Amen.

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