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Sermon. 3e DIMANCHE APRES PENTECOTE

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3e DIMANCHE APRES PENTECOTE – 2020

Mt 6, 22-33

« La lampe du corps, c’est l’œil ». C’est par lui, par l’œil que les images, les couleurs, la lumière parviennent jusqu’à notre cerveau.

Comme la fenêtre, en laissant entrer le soleil, éclaire la pièce.

 

Mais la fenêtre, ouverte sur l’extérieur, nous permet de découvrir le monde autour de nous, de voir le monde de regarder les choses. Car l’œil, c’est le regard. Et tout dépend du regard que nous portons sur les choses et sur le monde. Et surtout sur les choses du monde.

 

Porter un regard sur les choses, ce n’est pas simplement les voir, les reconnaître. On voit une chose et cela évoque pour nous des souvenirs, on voit une autre et cela provoque une émotion. Il y a des choses qui font rire, d’autres qui font pleurer.

 

Imaginez, dans le coin d’un salon, un bouquet de fleurs séchées, entourées d’un ruban. Pour vous, visiteur, c’est un élément de décoration. C’est joli. Mais si c’est le bouquet de mariée de celle qui vous reçoit, il est évident qu’elle le verra, comme on dit, avec d’autres yeux que vous.

 

Mais parfois, on voit les choses d’un œil mauvais, le regard est accusateur, critique, dur … Si le regard est trouble, si le regard est faussé, ce n’est pas seulement la vision qui ne sera pas juste, c’est notre attitude, c’est la conception des choses et, partant, de la vie qui sera fausse.

 

« Si la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ce sera ! ».

 

Et s’il est quelque chose au monde qui soit bien une chose du monde, c’est l’argent. L’argent qui donne un sentiment de sécurité, de bien être, d’aisance. L’argent qui peut donner un certain pouvoir, la notoriété.

 

Aimer l’argent, c’est en arriver à rejeter Dieu, parce que le message du Christ à ce propos est clair et surtout dérangeant. Mais encore, s’attacher aux biens matériels, c’est mépriser l’esprit qui pose d’autres exigences.

 

« Nul ne peut servir deux maîtres ».

 

Celui qui vit dans l’Esprit, l’esprit de Dieu, l’Esprit Saint, celui-là peut agir librement parce que tous ses actes, inspirés par l’esprit d’amour, seront des actes d’amour.

A l’inverse, celui qui est poussé par l’esprit de lucre, du gain, il verra toujours la bonne affaire, reniflera le coup qui lui permettra de s’enrichir.

Et pourtant. Même la sagesse populaire le dit : on n’emporte rien de ses richesses dans la tombe.

Tout cela n’est que vanité.

 

Mais comme on dit aussi, l’appétit vient en mangeant : l’argent appelle l’argent et la possession appelle toujours plus de richesse et la recherche du bien-être matériel, souvent au delà du nécessaire, finit par provoquer l’inquiétude.

 

« Et qui d’entre vous peut, par son inquiétude, prolonger tant soit peu son existence ? »

 

L’inquiétude.

 

C’est autour de l’inquiétude que tourne le message des oiseaux du ciel et des lys des champs.

 

Certains ont pu y voir un appel à une vie de pauvreté, à un abandon – parfois un peu béat – à la grâce de Dieu. C’est une façon de mettre en évidence la confiance en ce Père à qui on demande le pain quotidien.

 

« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

 

Ainsi, on en arrive à la question fondamentale : que met-on en premier ? La recherche des biens matériels ou la recherche de Dieu ?

 

Mais il ne faut pas s’y tromper : si la pauvreté peut être un choix, un engagement dans un cheminement vers le Seigneur, la situation difficile d’un chômeur ou d’un nécessiteux n’est pas, en soi, un gage de salut.

 

Le souci du lendemain n’est pas nécessairement assimilable à cette inquiétude dont parle l’Evangile qui rappelle surtout ce qui est la priorité : « cherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu ». Pour le reste, comme le dit la phrase suivante (que nous n’avons pas entendue aujourd’hui), « à chaque jour suffit sa peine ».

 

Chercher le royaume de Dieu, c’est donner la primeur à l’esprit sur la matière. C’est regarder les choses du monde avec les yeux du cœur.

 

C’est peut-être tout cela que nous devrons avoir à l’esprit tout à l’heure lorsque nous dirons : « Et rends-nous dignes, Maître, d’oser avec confiance et sans encourir de condamnation, T’appeler Père, Toi, le Dieu du Ciel » avant de prier notre Père.

 

A Lui appartiennent le règne, la puissance, et la gloire, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

 

 

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