Ancien/Nouveau style de calendrier
Nous savons tous que l’Église orthodoxe utilise l’ancien style. Qu’est-ce que ça veut dire? Cela signifie que les fêtes religieuses sont célébrées 13 jours plus tard. Autrement dit, si Noël tombe le 25 décembre, alors nous, orthodoxes, nous le célébrons le 6 janvier. Si la fête de la Transfiguration doit être célébrée le 6 août, nous la célébrons le 19 août, et ainsi de suite. Pourquoi? Quelle est la raison? Et est-ce important? Je dirai tout de suite que la raison ici est purement historique, et que la question du calendrier n’a aucune signification théologique ou canonique. Le fait est que certains cercles ecclésiastiques, et pas seulement des cercles ecclésiastiques, mais simplement des cercles fondamentaux et d’ultra-droite sont déterminés à élever tout au niveau du sacré et de l’immuable. « Puisque c’est comme ça, il n’y a pas besoin de changer quoi que ce soit », disent-ils habituellement. Et ce n’est pas tout à fait exact.
Tout d’abord, une explication historique. Le calendrier que nous utilisons maintenant, c’est-à-dire 12 mois de 30 à 31 jours chacun, a été introduit en 45 avant Jésus-Christ, par l’empereur de l’Empire romain, Jules César. C’est pourquoi on l’appelle le calendrier julien. Petit à petit, tous les pays y sont passés. Mais 15 siècles se sont écoulés, l’humanité est devenue plus éduquée et, en particulier, la science de l’astronomie a atteint un niveau supérieur et ses calculs sont devenus plus précis. Il s’est avéré que ce calendrier n’est pas exact. Autrement dit, si, selon ce calendrier julien, la terre vole autour du soleil en 365 jours et 6 heures, alors il s’est avéré qu’elle vole autour du soleil en environ 365 jours, 5 heures et 49 minutes. La différence est de 11 minutes par an. Il semblerait que la différence soit minime, mais à la fin du 16ème siècle, cette différence avait déjà « enroulé » 10 jours entiers. Ainsi, à ce moment-là, bien que sur le calendrier c’était, par exemple, le 1er mars, en réalité c’était déjà le 10 mars dans le cycle naturel. 10 jours, c’est une très grande différence, surtout pour les travaux de semis en milieu rural. Et de plus, cet écart augmente de 1 jour tous les 100 ans. Par conséquent, au 16ème siècle, le calendrier a été modifié. On a ajouté 10 jours, on a passé du 1er mars directement au 11ème mars. Le décret sur le changement de calendrier a été signé par le pape Grégoire XIII, à cause duquel le calendrier a commencé à s’appeler le grégorien. Progressivement, tous les cent ans, un jour a été ajouté, et maintenant la différence entre les calendriers est de 13 jours, et après 2100, il y aura 14 jours.
Ainsi, nous voyons qu’il existe des calendriers julien et grégorien. Mais on les appelle généralement « l’ancien » et le « nouveau » calendrier. Lorsque les pays catholiques et puis protestants sont passés au nouveau calendrier au XVIe siècle, les pays orthodoxes n’étaient pas pressés de le faire. Cependant, en 1923, de nombreuses Églises orthodoxes ont décidé de passer au style grégorien. Seules les églises russes et géorgiennes (en partie serbes et de Jérusalem) sont restées dans l’ancien style. L’Église polonaise les rejoignit plus tard. Pourquoi les Églises russe et géorgienne n’ont-elles pas adopté le nouveau style, car toutes les autres églises orthodoxes sont déjà dans le nouveau style : grecque, roumaine et bulgare ? Le fait est que la révolution bolchevique a tout simplement empêché cela.
Eh bien, maintenant l’aspect théologique, ou, si vous préférez, l’aspect dogmatique. Quel calendrier est le plus correct ? La réponse sera probablement choquante : aucune. Pourquoi? Car là où nous aspirons tous, à Dieu, il y a l’éternité. Il n’y a pas de temps. Temps et calendrier sont ici sur terre. Et là, ou est Dieu il n’y pas de temps, il y a l’éternité et on n’a pas besoin de calendrier. Par conséquent, la question du calendrier, comme l’a d’ailleurs dit le saint confesseur patriarche Tikhon au début du XXe siècle, n’est pas une question dogmatique, mais canonique, et donc changeante.
En ce moment, dans notre Orthodoxie, je pense qu’il n’y a rien à changer. Nous sommes habitués à l’ancien calendrier julien, et pour l’instant nous y restons. Mais si la hiérarchie de l’église décide de passer au nouveau calendrier grégorien, il n’y aura rien de mal à cela. Amen.