Dimanche après Epiphanie – 2021
Dimanche après Epiphanie – 2021
Eph 4, 7-13 – Mt 4,12-17
Lorsqu’il se met à prêcher, Jésus dit : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ». Le royaume des cieux est proche. Aujourd’hui, où le respect n’est plus la première valeur, on entendrait dire : en 2000 ans, il devrait déjà être arrivé !
Mais il est arrivé. Il est là, il est donné.
Le prêtre le rappelle immédiatement après la consécration lorsqu’il commémore « tout ce qui a été fait pour nous: la Croix, le Tombeau, la Résurrection au troisième jour, l’Ascension: au ciel, le Siège à la droite, le second et glorieux Nouvel Avènement » c’est-à-dire la voie du salut.
Le royaume est donné par Jésus, par sa mort et sa résurrection, par sa montée au ciel, car ainsi, il refait à l’envers le parcours de la chute.
En se prenant pour Dieu, l’homme a rompu la communion avec son créateur. Il a pris comme référence sa propre nature. Et il s’est alors rendu compte de ses propres limites, et de sa limite ultime : la mort.
Mais Christ est venu. Et comme nous le chantons à Pâques, « il est ressuscité des morts, par sa mort, il a triomphé de la mort ; il nous délivre du tombeau pour nous donner la vie » car s’il est Fils de Dieu et il est aussi homme et, en lui, ce n’est pas un homme qui est ressuscité mais c’est l’homme.
La mission de Jésus était donc de rétablir la communion entre les hommes et son Père. De franchir cette faille infranchissable, ce fossé que l’homme avait creusé entre Dieu et lui et que seul Dieu, dans sa miséricorde, pouvait combler.
Le royaume de Dieu est arrivé, il est là, il est donné. Jésus n’en a pas seulement montré la voie, en réalité, il est le chemin, la voie, c’est Lui.
A l’homme de le suivre. Mais cela reste son choix, sa liberté. Car si le royaume est donné, il reste à l’homme de choisir de le prendre, il reste aux hommes à emprunter le chemin, à suivre la voie.
La communion étant rétablie entre Dieu et l’homme, il reste à l’homme de la réaliser entre Dieu et lui. C’est notre mission de chrétien, aujourd’hui encore, sur la terre : être des témoins, ouvrir nos cœurs pour que s’ouvre le cœur des hommes aux valeurs évangéliques.
Pour cette mission, l’apôtre le rappelle, chacun a reçu sa part de la grâce divine. Il faut parfois s’en rendre compte : ne pas se dire : oh ! ça, ce n’est pas pour moi ! mais voir comment s’écrivent dans l’âme et dans le cœur les aspirations, les espérances, les valeurs dans lesquelles nous croyons …
Se rendre compte ainsi de ce qui nous a été donné, se rendre compte aussi de ce qui nous est demandé. Certains, rappelle saint Paul, sont apôtres, d’autres prophètes, d’autres évangélistes, ou bien pasteurs ou bien docteurs. Comme aujourd’hui certains sont prêtres, diacres, chantres, lecteurs, certains apportent leur aide matérielle dans l’église, d’autres, tout simplement, la force de leur prière, « organisant ainsi les saints pour l’œuvre du ministère » dit encore l’apôtre. Les saints, dans le langage de Paul, ce sont tout simplement les chrétiens, c’est nous. Le mot, à l’époque, n’avait pas le sens – ou disons la valeur – qu’il a aujourd’hui.
Chacun à sa mesure, chacun selon des dons, chacun selon ce qu’il ressent, ce qu’il perçoit, chacun peut ainsi faire en sorte que ce royaume qui est donné, soit.
P. Guy (Fontaine)