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La prière du saint Ephrem le Syrien

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Le saint moine Ephrem le Syrien, comme on peut le voir à partir de son nom, est né et a vécu en Syrie. Il était un grand écrivain chrétien, poète et hymnographe qui a composé de nombreux hymnes et prières liturgiques.

Dans le Grand Carême, sa célèbre prière est lue, accompagnée des inclinaisons. Elle s’appelle : « La Prière d’Ephrem le Syrien ».

Essayons de pénétrer dans sa profonde signification spirituelle :

Seigneur et Maître de ma vie, ne me donne pas un esprit de paresse, de curiosité, d ‘ambition et de bavardage.

Mais à ton serviteur veuille accorder un esprit de sagesse, d’humilité, de patience et de charité.

Oui, Seigneur mon Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère. Cat tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

Nous pouvons constater, que la prière se compose de trois parties :

Dans la première partie, nous demandons à Dieu de nous délivrer des mauvaises habitudes et des vices.

Dans la deuxième partie, au contraire, nous demandons au Seigneur les vertus chrétiennes.

Et enfin, dans la troisième partie, nous demandons de nous accorder de voir nos propres défauts et péchés, et non les défauts des autres gens, et que nous ne nous jugeons pas les uns les autres.

En nous tournant vers Dieu comme Seigneur de notre vie, nous lui demandons d’abord de nous délivrer de la paresse spirituelle, de l’oisiveté. Le mot « oisiveté » signifie ne rien faire, passe-temps oisif. Ou, en d’autres termes, juste de la paresse. Selon un vieux proverbe : « la paresse est la mère de tous les vices ». Et comme le disaient les moines médiévaux occidentaux : « L’oisiveté est l’oreiller du diable. » La paresse peut paraître innocente et inoffensive, mais quand une personne ne fait rien pendant longtemps, tout ce qui est négatif, sombre et noir commence immédiatement à lui venir. L’âme devient comme maison vide, dans laquelle personne n’habite depuis longtemps, et donc à l’intérieur, et à l’extérieur, elle est pleine de poussière, de saleté et de toiles d’araignées. La paresse développe l’habitude de ne pas travailler spirituellement sur soi : « Bon, maintenant je peux m’allonger un peu, m’asseoir un peu dans un fauteuil, regarder un peu l’ordinateur », se dit-on, « et puis je vais travailler et prier .” Mais ce « petit peu » dure souvent très, très longtemps, et on s’y habitue vite, et maintenant au lieu de la règle de la prière du soir, comme on dit en plaisantant, on fait ceci : « Dieu aie pitié de moi, une prosternation sur le lit.

Après, dans la prière d’Eprem le Syrien, nous demandons à Dieu de nous délivrer de la curiosité et de la vanité. Il est immédiatement évident que la paresse spirituelle et le travail excessif, la vanité, sont également faux. Quand nous nous trouvons dans l’atmosphère de tourbillon des soucis, des choses secondaires et insignifiantes, la chose principale est oubliée, cette « seule chose nécessaire » dont notre âme a besoin – à savoir, la vie selon les commandements de Dieu. Car la vanité nous distrait souvent de la vie spirituelle, elle éparpille notre esprit, elle nous rend vides, elle nous émascule.

Vous savez, le mot « vanité » a était traduit en slavon comme « abattement » (уныние), « découragement » mais de vanité. Pourquoi ? Dur à dire. Le fait est qu’il y a parfois des inexactitudes dans les traductions liturgiques. On peut simplement dire qu’il s’agit d’une erreur de traduction. Mais nous savons bien que le découragement est un grand péché et prier pour en être délivré est aussi une très bonne chose.

De plus, nous demandons à Dieu de nous délivrer de l’arrogance et des bavardages. L’arrogance en grec ancien signifie « l’amour de pouvoir ». La soif de pouvoir est toujours empreinte d’orgueil, quand on place notre compréhension et notre vision des choses, et donc nous-mêmes, au centre de l’opinion et de l’attention publiques et quand on s’efforce de tout gérer, de tout contrôler, de paraître sage et intelligent aux yeux des gens, sans avoir aucun talent, aucune compétence ou qualification.

Le bavardage ce sont est des paroles vide qui dévaste une personne. À première vue, il peut sembler que simplement discuter, simplement parler n’est pas si mal. Beaucoup d’entre nous aiment la communication, les longs appels téléphoniques, etc. Mais, comme on dit, « quand on parle beaucoup on tombe facilement dans un piège du péché ».

Au contraire, une personne qui parle peu réfléchira toujours bien avant de dire quelque chose. Mais celui qui parle beaucoup est involontairement entraîné dans un tourbillon de sentiments et d’expériences divers. Et son esprit n’est plus aussi bien contrôlé. Dans la verbosité, dans un esprit de sentiments, vous pouvez toujours dire quelque chose de mal, juger n’importe qui.

Suivent des pétitions où nous demandons à Dieu de nous donner l’esprit des vertus chrétiennes : pureté spirituelle (sagesse), humilité, patience et amour.

La pureté spirituelle (qui est la sagesse en grec ancien) est l’absence de pensées pécheresses et d’actes pécheurs.

L’humilité est le contraire de l’orgueil. L’humilité est une grande vertu. Souvent, nous comprenons mal ce que signifie l’humilité, imaginant qu’il s’agit d’une sorte de manque de volonté, de faiblesse, de mollesse, d’engourdissement. Non, l’humilité est la prise de conscience ne que nous sommes « rien » devant Dieu. Et c’est ainsi. L’humilité donc n’est qu’une vraie vision des choses telles qu’elles sont vraiment, c’est une compréhension de ce que nous sommes vraiment, d’abord nous-mêmes et ceux que nous entourent. L’humilité est un remède à l’orgueil, et l’orgueil est la base de tout péché, puisque le tout premier péché de l’histoire est venu de l’orgueil, lorsque le diable, étant encore un ange brillant, devenu orgueilleux, et a voulu devenir supérieur à Dieu.

Vient ensuite la patience. Les proverbes chrétiens russes nous disent ceci : « Jésus a été patient et  il nous donner l’ordre de l’imiter» ; « Moïse a enduré, Elisée a enduré, Elie a enduré, et je vais endurer aussi. » La patience est la capacité à supporter les difficultés. La vie est difficile, à la fois à cause de nos propres péchés et à cause des imperfections des autres gens qui nous entourent. Et un chrétien est obligé d’endurer courageusement toutes ces difficultés et imperfections de la vie.

Et enfin, l’amour, qui est le sommet de la perfection, car Dieu lui-même est amour. Il vaut la peine de citer ici l’hymne d’amour bien connu, composé par l’apôtre Paul (1 Corinthiens, chapitre 13), qui nous dit ce qu’est l’amour : « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai, il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. »

Et enfin, la prière d’Éphraïm le Syrien se termine par le non-jugement du prochain. Le Nouveau Testament est plein de passages sur le fait de ne pas juger son prochain. Citons l’endroit le plus important – les paroles du Christ du sermon sur la montagne, décrites par l’évangéliste Matthieu (ch. 7, versets 1-5): « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

 

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