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Sainte Rencontre

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(selon Y. Ruban)

Les rencontres sont différentes.  Certaines d’entre elles passent sans laisser de trace et sont immédiatement oubliées, d’autres restent et déterminent parfois toute notre vie future. Mais il y a une rencontre qui a été préservée dans l’histoire sacrée et qui est même devenue une grande fête chrétienne. Son nom slave est « Sretenie » – c’est-à-dire : « Rencontre ». Nous lisons au sujet de cette réunion importante le deuxième chapitre de l’Évangile de Luc. Essayons d’imaginer ce qui s’est passé.

Il y a deux mille ans, la route poussiéreuse entre Bethléem et Jérusalem était, comme d’habitude, remplie du bruit de la circulation – les cris des gens, les cris des animaux et le grincement des roues. Des pèlerins pieux et des commerçants sérieux, des légionnaires romains sévères et des colons pacifiques s’y déplaçaient dans les deux sens. Rien ne se démarquait entre eux d’un couple modeste qui faisait route vers Jérusalem.

Une jeune mère avec un bébé de quarante jours qui vient de naître était assise sur un âne docile, qui arpentait la route pierreuse avec ses pas cadencés. L’âne était conduit par la bride par un vieil homme maigre, aux cheveux gris et à la barbe grise, avec le cachet de la beauté courageuse et des soucis mondains difficiles. Des sandales de cuir à ses pieds  témoignaient de nombreuses routes, et des vêtements simples et des mains durcies trahissaient en lui un ouvrier.

Ce couple était Joseph et la Vierge Marie. Ils se rendaient au Temple de Jérusalem pour accomplir les rites prescrits par la loi ce jour-là après la naissance de leur fils. Le premier-né de quarante jours était dédié à Dieu et le rite de purification postnatale devrait être effectué sur la mère. En même temps, un agneau ou une tourterelle serait sacrifié.

Nous ne savons pas quelles pensées avait la Sainte Famille. Mais on ne peut être sûr que d’une chose : ni la Sainte Vierge ni le juste Joseph n’avaient prévu la Rencontre imminente et significative dans le Temple de Jérusalem, que l’évangéliste Luc a décrite en détail.

Franchissant le seuil de la cour du Temple, les voyageurs virent un majestueux vieil homme marcher vers eux. Il s’appelait Siméon. À cet homme mystérieux « a été promis par le Saint-Esprit » qu’il ne mourrait pas avant d’avoir rencontré le Messie (Christ). Selon les sources médiévales, Siméon était l’un des traducteurs de la Bible en grec. C’était il y a exactement 360 ans avant J.C. Siméon a traduit le livre du prophète Isaïe. Et c’est ainsi qu’il s’approcha du lieu où il était écrit que « La vierge enfantera un Fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui signifie « Dieu est avec nous ». Siméon a décidé que c’était une erreur, car une vierge ne peut pas enfanter. Par conséquent, il a décidé de traduire ce passage par « Une jeune fille enfantera un Fils … ». Mais l’Ange du Seigneur lui apparut et lui dit de tout laisser tel quel, et qu’il verrait de ses propres yeux comment cette merveilleuse prophétie s’accomplirait. Environ trois cents ans se sont écoulés depuis lors, et Siméon n’est toujours pas mort. Il est déjà fatigué de vivre. Il a aujourd’hui 360 ans.

Et voici que vint le jour où, dans le Fils d’un pauvre charpentier de Nazareth, le vieux sage reconnut aussitôt le Messie attendu. Et la Mère de cet enfant, la Très Sainte Théotokos, comme nous le savons tous, était en effet Vierge. « Enfin ! Un soupir s’échappe de la poitrine de Siméon. – C’est fait ! Je t’ai vu, et maintenant je peux partir pour me joindre à mes ancêtres. »

Prenant le Divin Enfant dans ses bras (et recevant pour cela le surnom de « Porteur de Dieu »), il prononce ses paroles significatives au nom de toute l’humanité, qui sont devenues une prière du service divin :

 

« Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur

S’en aller en paix, selon ta parole.

Car mes yeux ont vu ton salut,

Salut que tu as préparé devant tous les peuples,

Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d’Israël, ton peuple. »

 

Le symbolisme de cette rencontre dépasse son sens littéral et devient la rencontre de l’Ancien et du Nouveau Testaments, la justification et l’accomplissement en Jésus-Christ de l’antique attente de l’humanité d’être délivrée du mal qui règne dans le monde.

Voyant la lutte qui se déroulera autour de la personne du Christ apparue dans le monde (car son enseignement deviendra une pierre d’achoppement pour beaucoup), l’aîné Siméon ajouta, se tournant vers la jeune Marie :  » Et à toi-même une épée te transpercera l’âme… ”. Ces mots accompagneront tout le chemin de la croix de la Mère de Dieu : des rues nocturnes de Bethléem, tachées de sang de bébés innocents, à la terrible colline au nom sinistre de « Golgotha » (« Crâne »), où le Christ  a été crucifié.

L’évangéliste Luc mentionne également la sainte prophétesse Anne. Elle avait 84 ans. Dans sa jeunesse, elle a perdu son seul mari bien-aimé. Alors elle a décidé de rester seul et de consacrer toute sa vie à Dieu. Elle vivait au Temple, priait constamment, jour et nuit, jeûnant sans arrêt. Les gens l’honoraient comme une vieille femme juste et sainte. Anne a également rejoint Siméon et a commencé à glorifier l’Enfant merveilleux. Plus encore, elle a commencé à se promener dans la ville et à proclamer joyeusement à tous la naissance du Messie divin.

C’est le contenu principal et le sens de la fête d’aujourd’hui.

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