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Des paroles inutiles

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Des paroles inutiles


Nicolas Van Cranenbroeck

« De toute parole sans fondement
que les hommes auront proférée,
ils rendront compte au jour du Jugement. »

Évangile de saint Matthieu 12, 36

 

Le retour dans le cycle annuel du Grand Carême, préparatoire à la Fête des fêtes, Pâques, ravive la récitation de la prière de saint Éphrem le Syrien (même si beaucoup de fidèles et pieux orthodoxes continuent avec bonheur à la réciter toute l’année et à essayer de la mettre en pratique).

Dans cette prière, saint Éphrem fait explicitement référence au « vain bavardage » :

Prière de Carême
de saint Éphrem le Syrien

Seigneur et Maître de ma vie,
ne m’abandonne pas à l’esprit de paresse,
d’indiscrétion, d’ambition 
et de vain bavardage.

Mais donne à ton serviteur
un esprit de pureté, d’humilité,
de patience et de charité.

Oui, Seigneur et Roi,
donne-moi de voir mes fautes
et de ne pas juger mon frère.
Car Tu es béni dans les siècles des siècles.

Amen.

La lecture de l’Apôtre du mardi 21 janvier 2020 m’a fait réfléchir et méditer sur mes paroles inutiles et mon vain bavardage :

Ne soyez pas nombreux, mes frères, à devenir docteur [1]. Vous le savez, nous n’en recevrons qu’un jugement plus sévère, car à maintes reprises nous commettons des écarts, tous sans exception.

Si quelqu’un ne commet pas d’écart de paroles, c’est un homme parfait, il est capable de réfréner tout son corps. Quand nous mettons aux chevaux un mors  [2] dans la bouche, pour nous en faire obéir, nous dirigeons tout leur corps. Voyez encore les vaisseaux : si grands qu’ils soient, même poussés par des vents violents, ils sont dirigés par un tout petit gouvernail, au gré du pilote. De même la langue est un membre minuscule et elle peut se glorifier de grandes choses ! Voyez quel petit feu embrase une immense forêt : la langue aussi est un feu. C’est le monde du mal, cette langue placée parmi nos membres : elle souille tout le corps ; elle enflamme le cycle de la création [3], enflammée qu’elle est par la Géhenne. Bêtes sauvages et oiseaux, reptiles et animaux marins de tout genre sont domptés par l’homme. La langue, au contraire, personne ne peut la dompter : c’est un fléau sans repos. Elle est pleine d’un venin mortel. Par elle, nous bénissons le Seigneur et Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture le doux et l’amer ? Un figuier, mes frères, peut-il donner des olives, ou une vigne des figues ? L’eau de mer ne peut pas non plus donner de l’eau douce.

Épître de saint Jacques 3, 1 à 12 (péricope extraite de la Bible de
Jérusalem
de 1961, comme toutes les péricopes qui suivront).

 

Cadeau et sagesse des lectures quotidiennes proposées par l’Église, l’Évangile du même jour complète et renforce cette péricope :

Ayant appelé de nouveau la foule, il leur disait : « Écoutez-moi tous et comprenez-moi bien ! Il n’est rien d’extérieur à l’homme qui, pénétrant en lui, puisse le rendre impur, mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. Si quelqu’un a des oreilles qu’il entende ! »

Évangile de saint Marc 7, 14-16.

Ces deux lectures m’ont incité à rechercher d’autres péricopes de la Bible consacrées aux « vaines paroles » :

Abondance de paroles ne va pas sans faute ;
qui retient ses lèvres est prudent.

Proverbes 10, 19.

Or je vous le dis, de toute parole sans fondement que les hommes auront proférée, ils rendront compte au jour du Jugement.

Évangile de saint Matthieu 12, 36.

Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et rendent l’homme impur.

Évangile de saint Marc 7, 21-23 (lecture du 22 janvier 2020)

 

De votre bouche ne doit sortir aucun mauvais propos, mais plutôt toute bonne parole capable d’édifier, quand il le faut, et de faire du bien à ceux qui l’entendent.

Épître de saint Paul aux Éphésiens 4, 29.

Quant à la fornication, à l’impureté sous toutes ses formes, ou encore à la cupidité, que leurs noms ne soient pas prononcés parmi vous : c’est ce qui sied à des saints. De même pour les grossièretés, les inepties, les facéties : tout cela ne convient guère ; faites entendre plutôt des actions de grâce.

Épître de saint Paul aux Éphésiens 5, 3-4.

Que votre langage soit toujours aimable, plein d’à-propos [c’est-à-dire, comme l’image fréquente chez les anciens, « assaisonné de sel »], avec l’art de répondre comme il faut.

Épître de saint Paul aux Colossiens 4, 6.


Ô Timothée, garde le dépôt. Évite les discours creux et impies, les objections d’une pseudo-science.

Première Épître de saint Paul à Timothée 6, 20.

Mais les folles recherches, les généalogies, les disputes, les polémiques au sujet de la Loi, évite-les. Elles sont sans utilité et sans profit.

Épître de saint Paul à Tite 3, 9.

Les moines des déserts d’Égypte ont vécu aux du 3e au 5e siècles après Jésus-Christ. Ils se sont fait remarquer non seulement par leur vie marginale et austère, hors de lieux habités, mais également par leurs qualités et leurs vertus exceptionnelles. Reconnus capables d’éclairer et de guider les autres, ils ont reçu le titre d’anciens, quel que fût leur âge. On conserve aujourd’hui encore de nombreuses « paroles » de ces anciens, appelés « Pères du désert ». J’ai donc recherché les « paroles » qui parlent de la… parole mais aussi du silence !

Un frère interrogea un jeune moine, disant : « Vaut-il mieux se taire, ou parler ? » L’enfant lui dit : « Si les paroles sont inutiles, laisse-les, mais si elles sont bonnes, cède la place au bien et parle. De plus, même si elles sont bonnes, ne prolonge pas le discours, mais arrête-le vite, et reste tranquille. » [4]


Deux philosophes vinrent trouver un vieillard et lui demandèrent de leur dire une parole d’édification. Mais le vieillard gardait le silence. Les philosophes reprirent : « Tu ne réponds rien, Père. » Alors le vieillard leur dit : « Que vous soyez des philosophes, je le sais, mais que vous ne soyez pas de vrais philosophes, je l’atteste. Jusqu’à quand apprendrez-vous à parler, vous qui ignorez toujours ce que c’est que parler ? Que l’œuvre de votre philosophie soit donc de méditer toujours la mort et gardez-vous dans le silence et l’hésychia. »
[5]


L’abbé Ménas nous racontait ceci : « Comme je me tenais un jour dans ma cellule, un frère venu de l’étranger se présenta à moi et me dit : « Conduis-moi à l’abbé Macaire. » M’étant levé je l’accompagnai chez le vieillard et après avoir fait une prière nous nous assîmes. Le frère dit au vieillard : « Père, voilà trente ans que je ne mange plus de viande et je suis encore tenté à ce sujet. » Le vieillard lui dit : « Ne me dis pas, mon enfant, que tu as passé trente ans sans manger de viande mais je t’en prie, mon enfant, dis-moi la vérité : combien de jours as-tu passé sans dire du mal de ton frère, sans juger ton prochain et sans faire sortir de tes lèvres une parole inutile ? » Le frère fit une métanie et dit : « Prie pour moi, Père, afin que je commence. »
[6]

Il a dit encore : « Si l’homme se souvenait de la parole de l’Écriture : “ C’est d’après tes paroles que tu seras justifié, et d’après tes paroles que tu seras condamné. ” (Évangile de saint Matthieu 12, 37), il choisirait plutôt de se taire. » [7]

Il a dit encore : « Il y a un homme qui paraît se taire, et son cœur condamne les autres ; un tel homme parle sans cesse. Au contraire il en est un autre qui parle du matin au soir, et qui pourtant garde le silence, parce qu’il ne dit rien qui n’ait une utilité spirituelle. » [8]

L’abbé Poemen a dit : « Apprends à ta bouche à dire ce qui est dans ton cœur. » [9]

Il a dit encore : « Si tu es un silencieux, tu auras le repos en quelque lieu que tu habites. » [10]

Un jour que l’abbé Isaac était assis chez l’abbé Poemen, on entendit le cri d’un coq. Il lui dit : « Il y a donc cela ici, abbé ? » Le vieillard répondit : « Isaac, pourquoi me forcer à parler ? Toi et tes semblables, vous entendez cela. Mais celui qui est vigilant n’en a nul souci. » [11]

Il a dit encore : « On ne peut trouver plus grande charité que de donner sa vie pour son prochain (Évangile de saint Jean 15, 13). En effet, si quelqu’un entend une parole mauvaise, c’est-à-dire qui fait de la peine, et que, tout capable qu’il est de dire une parole semblable, il lutte pour ne pas la dire ; ou bien qu’il le supporte sans se venger, celui-là donne sa vie pour son prochain. » [12]

L’abbé Poemen a dit : « Si tu vois ou si tu entends des choses, ne les raconte pas à ton prochain, car c’est une provocation de guerre. » [13]

Un frère demande à l’abbé Poemen : « Est-il mieux de parler ou de se taire ? » Le vieillard répondit : « Qui parle pour Dieu, fait bien, et qui se tait pour Dieu, de même. » [14]

Des frères se rendaient de Scété [désert de] chez abba Antoine, et, montant dans une barque pour y aller, ils trouvèrent un ancien qui voulait s’y rendre lui aussi. Or les frères ne le connaissaient pas. Assis dans la barque, ils s’entretenaient des paroles des Pères, de l’Écriture et aussi de leurs travaux manuels. L’ancien, lui, gardait le silence. Arrivés au débarcadère, ils s’aperçurent que l’ancien allait aussi chez abba Antoine. Quand ils arrivèrent, celui-ci leur dit : « Vous avez trouvé en cet ancien une bonne compagnie ? » Et il dit à l’ancien : « Tu as trouvé avec toi de bons frères, abba. » L’ancien dit : « Certes ils sont bons, mais leur habitation n’a pas de porte et n’importe qui entre dans l’étable et délie l’âne. » Il disait cela parce que les frères disaient tout ce qui leur venait à la bouche. [15]

Un frère m’a dit : Mon père abba Soy du mont Diolcos m’a dit : « Si des pensées viennent dans le cœur d’un frère, il ne peut absolument pas les écarter de son cœur à moins d’apporter des paroles de l’Écriture ou des paroles des anciens. Si le maître entre dans sa maison, les étrangers qui sont dans la maison s’enfuient. » [16]

Si les Apophtegmes des Pères du désert constituent une source importante de la vie spirituelle dans l’Église, à côté des Discours ascétiques de saint Isaac le Syrien [17], des Homélies spirituelles de saint Macaire [18], de L’Échelle sainte de saint Jean Climaque [19] et de La Philocalie [20] il est un ouvrage peu connu mais d’un contenu exceptionnel : Paroles et exemples des anciens – Recueil ascétique de Paul surnommé Evergetinos (ce livre est aussi surnommé « L’Evergetinos ») [21].

Dans la proposition 47 [22] intitulée De la parole et du silence. Comment il faut en user. Et que le bavardage n’est pas irrépréhensible, il est écrit :

  1. On demanda à un Ancien : « Que veut dire rendre compte d’une parole inutile ? » Et il répondit : « Toute parole dite à propos des choses matérielles sans qu’il y ait une impérieuse nécessité est du bavardage. Il n’y a que les paroles dites à propos du salut de l’âme qui ne soient pas du bavardage. Cependant, même en cela, il est meilleur de se taire car, tandis que tu dis le bien, le mal vient aussi. »[23].

[9] D’Abba Isaac

(…)

Si tu gardes ta langue, Dieu te fera la grâce de la componction du cœur dans laquelle tu contempleras ton âme, c’est-à-dire la lumière qui la fait briller, et tu seras rempli de la joie de l’Esprit. Mais si ta langue te domine, tu ne pourras jamais sortir des ténèbres. Si tu n’as pas le cœur pur, au moins aie une bouche pure, comme l’a dit l’un des saints. [24].

Le mardi 28 janvier 2020, nouveau cadeau de l’Église : c’est la fête de saint Éphrem le Syrien et de saint Isaac le Syrien.

Dans le Synaxaire [25], à cette date, je découvre ceci à propos de saint Éphrem le Syrien : À la fin de sa vie [alors que ses enseignements et écrits étaient nombreux], il reconnaissait n’avoir jamais dit de mal de personne et n’avoir jamais laissé échapper de sa bouche une seule parole inconsidérée.

C’est à mettre en lien avec les paroles du Christ :

Alors Jésus déclara aux foules et à ses disciples : « Les scribes et les Pharisiens occupent la chaire de Moïse : faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire ; mais ne vous réglez pas sur leurs actes : car ils disent et ne font pas. »

Ces paroles ont été transcrites dans le proverbe français : Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

La lecture (je ne sais pas combien de fois je l’ai faite tout au long de ma vie et chaque fois avec émerveillement et enrichissement spirituel) des Récits d’un pèlerin russe [26]m’a amené à découvrir La Philocalie, laquelle est inséparable de la Bible, ces deux livres étant la seule véritable richesse du pèlerin russe. Dans ces Récits, les paroles suivantes de saint Éphrem le Syrien sont rapportées en provenance de La Philocalie : Un bon discours est d’argent mais le silence est d’or pur [27] Comment ne pas penser au proverbe français, sagesse populaire : La parole est d’argent, le silence est d’or ?

 Saint Isaac le Syrien nous dit :

Autre est la parole fondée sur la pratique, et autres sont les beaux discours. Même dépourvue d’expérience, la sagesse [humaine] est habile à revêtir ses paroles de beauté, à dire la vérité sans réellement la connaître, et à révéler les secrets de la vertu sans en avoir jamais pratiqué les actes. La parole née de la pratique est un trésor sur lequel on peut compter, tandis que la sagesse sans la pratique ne procure que la honte. Celui qui parle sans pratiquer ce qu’il dit est semblable à un peintre qui représente de l’eau sur un mur et ne peut en étancher sa soif, ou à un homme qui fait de beaux rêves. [28]

Tu dois accepter les paroles qui procèdent de l’expérience, même si celui qui les prononce est sans instruction. Car les rois de la terre ne dédaignent d’accroître leurs immenses trésors de l’obole d’un mendiant, et les petits ruisseaux font les grandes rivières, qui se gonflent de leur apport. [29]

Le silence est le mystère du siècle à venir, tandis que les paroles sont l’instrument du monde présent. L’homme qui jeûne s’efforce de rendre son âme semblable à la nature spirituelle. Par le silence et par le jeûne continuels, l’homme qui s’est séparé des autres peut poursuivre sa divine activité dans le secret de son être (…). [30]

Saint Cassien de Marseille, fêté le samedi 29 février 2020, est né vers 360 en Scythie mineure (Roumanie actuelle) et est mort en 435 à Marseille (France). Moine et homme d’Église méditerranéen, il a marqué profondément les débuts de l’Église en Provence au Ve siècle. Il est le fondateur de l’abbaye Saint-Victor de Marseille que nous avons découverte, Anne et moi, le lundi 28 octobre 2019, lorsque nous avions été chercher nos visas au Consulat Général de la Fédération de Russie pour nous rendre en Russie du vendredi 1er au mardi 5 novembre suivants (voir les articles à ce sujet dans le présent numéro de Nadejda/Espérance). Saint Cassien nous a laissé une œuvre doctrinale importante, dont les Institutions cénobitiques (vers 420) et les Conférences, ouvrages consacrés à la vie monastique et qui ont profondément influencé le monachisme occidental à partir du Ve siècle à nos jours, notamment en raison de leur reprise dans la règle de saint Benoît mais aussi parce qu’ils s’appuyaient sur l’expérience que fit saint Cassien du monachisme oriental, celui des déserts de Palestine et d’Égypte.

Dans La Règle de saint Benoît [31], probablement rédigée entre 530 et 556 après Jésus-Christ, au chapitre 4 (Les instruments des bonnes œuvres), il est écrit : Garder sa langue de tout propos mauvais ou nuisible; ne pas aimer à beaucoup parler, ne pas dire de paroles vaines ou qui ne portent qu’à rire, et ne pas aimer le rire trop fréquent ou trop bruyant.

À la lecture de ces citations de la Bible et de nos saints Pères, il convient de constater combien celles-ci sont pertinentes et très actuelles.

Aujourd’hui, les paroles inutiles et les vains bavardages ont quitté le « Café du commerce » (expression française utilisée pour définir tout endroit où des personnes s’adonnent au commérage et aux échanges verbaux) pour se répandre sur internet, notamment via les réseaux dits « sociaux », où d’innombrables « amis » parlent de plus en plus « pour ne rien dire » à d’autres « amis » (et cela, très souvent, en déversant sur la toile en permanence, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des torrents de boue et de haine).

On pourrait être tenté de faire s’opposer les paroles au silence. L’absence de paroles n’est pas nécessairement le silence. Et le silence peut être vide ou encore « habité par Dieu », Lui qui nous parle dans le secret de notre cœur. Une autre réflexion et une autre méditation pourraient se faire sur le silence, en se basant également sur les citations de la Bible et de nos saints Pères. Sur ce sujet, je renvoie à l’excellent livre de David Le Breton intitulé tout simplement Du silence [32].

Le Père Corentin (Enderlin), prêtre orthodoxe habitant dans notre village de Saint-Maximin et devenu un grand ami depuis notre rencontre inoubliable du jeudi 27 juin 2019, lorsque nous avons partagé ensemble sur ce projet d’article, m’a évoqué les « vains bavardages intérieurs ». Nous sommes en effet sans cesse assaillis par des pensées et celles-ci génèrent, si on y consent, un dialogue intérieur avec nous-mêmes, dialogue qui s’enrichit grâce à notre imagination. Nos saints Pères, de nombreuses reprises, nous ont mis en garde au sujet de ces pensées : celles-ci peuvent être les portes ouvertes au Malin ou Diviseur pour nous inciter aux passions, passions qui nous éloignent toujours de Dieu.

L’Église, notre grand hôpital, a été fondée par le Christ et Il en est la Tête et le Médecin par excellence. C’est à Lui, le Verbe, que nous devons aller pour demander d’être guéris. Et Sa parole est le seul vrai médicament : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement une parole, et ton serviteur sera guéri.  (inspiré de la péricope de l’Évangile de saint Matthieu 8, 8, version grecque).

Seigneur, apprends-moi à ne parler qu’avec bienveillance [33] et toujours sous l’inspiration de l’Esprit Saint.

 


Article rédigé par Nicolas Van Cranenbroeck et achevé le 02/03/2020, Lundi pur (début du Saint et Grand Carême), pour le bulletin périodique de la Paroisse Saint Alexandre Nevski et Saint Séraphin de Sarov (Liège) Nadejda/Espérance N° 38, mai-juin-juillet-août
-septembre 2020 (tous les bulletins peuvent être consultés en ligne : http://eglise-russe-liege.org/fr/category/04-bulletin-paroissial/). Cet article est dédié à Maman qui m’a partagé non seulement sa réflexion et sa méditation sur les « paroles inutiles » mais aussi et surtout sa grande pratique.

[1] Au sens de « personne qui se met à enseigner ».

[2] Le mors est une pièce de harnachement, le plus souvent métallique, insérée dans la bouche d’un équidé, généralement un cheval. En complément avec le filet ou la bride et équipé de rênes, il permet à un cavalier de contrôler la vitesse et la direction de sa monture grâce à ses mains (définition de Wikipédia).

[3] C’est-à-dire le monde.

[4] Les sentences des Pères du désert – Série des anonymes traduites par Dom Lucien Regnault, moine de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes (Département de la Sarthe – France) – Apophtegme N237 (1237) – Éditions de Solesmes-Bellefontaine (France) (1985) – ISBN 2-85589-043-8 et 2-85274-099-0.

[5] Ibid., apophtegme J720 (1720).

[6] Ibid., apophtegme J746 (1746).

[7] Les sentences des Pères du désert – Collection alphabétique traduites et présentées par Dom Lucien Regnault, moine de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes (Département de la Sarthe – France) – Apophtegme 616 (Poemen 42) – Éditions de Solesmes (France) (1981) – ISBN 2-85274-051-6.

[8] Ibid., apophtegme 601 (Poemen 27).

[9] Ibid., apophtegme 637 (Poemen 63).

[10] Ibid., apophtegme 658 (Poemen 84).

[11] Ibid., apophtegme 681 (Poemen 107).

[12] Ibid., apophtegme 690 (Poemen 116).

[13] Ibid., apophtegme 713 (Poemen 139).

[14] Ibid., apophtegme 721 (Poemen 147).

[15] Abba, dis-moi une parole – Paroles des Pères du désert choisies et traduites par Dom Regnault, moine de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes (Département de la Sarthe – France) –  Éditions de Solesmes (France) (1998) – ISBN 2-85274-086-9 – Apophtegme 192.

[16] Ibid., apophtegme 233.

[17] Discours ascétiques selon la version grecque de Saint Isaac le Syrien – Traduction française, introduction et notes par le Père Placide Deseille – Deuxième édition revue et complétée du Saint monastère Saint-Antoine-le-Grand (St-Laurent-en-Royans – Département de la Drôme – France) et du Saint monastère de Solan (La Bastide d’Engras – Département du Gard – France) (2011) – 628 p. – ISBN 979-10-90385-00-9.

[18] Les homélies spirituelles de saint Macaire – Le Saint-Esprit et le chrétien – Traduction française avec introduction du Père Placide Deseille – Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine (Bégrolles-en-Mauges – Département de Maine-et-Loire – France) (1984) – Collection Spiritualité orientale N° 40 – 426 p. – ISBN 2-85589-040-3.

[19] L’Échelle sainte de saint Jean Climaque  – Traduction française, introduction et notes du Père Placide Deseille – Nouvelle édition, entièrement revue et corrigée – Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine (Bégrolles-en-Mauges – Département de Maine-et-Loire – France) (2007) – Collection Spiritualité orientale N° 24 – 420 p. – ISBN 978-2-85589-225-2.

[20] Philocalie – Les écrits fondamentaux des pères du désert aux pères de l’Église (IVe – XIVe siècle) – Introduction par Olivier Clément – Notices et traduction française par Jacques Touraille – Éditions Desclée de Brouwer et J.-C. Lattès (Paris – France) (1995) – Tome premier (706 p. – ISBN 2-7096-1520-7) et tome second (902 p. – ISBN 2-220-03706-1).

[21] Paroles et exemples des anciens – Recueil ascétique de Paul surnommé Evergetinos – Traduction du grec par le Hiéromoine Nicolas (Molinier) – Édition du Saint monastère Saint-Antoine-le-Grand (St-Laurent-en-Royans – Département de la Drôme – France) et du Saint monastère de Solan (La Bastide d’Engras – Département du Gard – France) (2009 et 2010) – Tome I (436 pp. – Dépôt légal : décembre 2009), tome II (2009 – 372 p. – ISBN 978-2-9527598-5-4), tome III (2010 – 388 pp. – ISBN 978-2-9527598-6-1) et tome IV (2010 – 420 pp. – ISBN 978-2-9527598-7-8).

[22] Op. cit., tome II, pp. 337-344.

[23] Op. cit., tome II, page 338.

[24] Op. cit., tome II, page 344.

[25] Synaxaire – Vies des Saints de l’Église Orthodoxe – Traduction en français du Père Macaire, hiéromoine à Simonos Pétra (Sainte Montagne – Athos) :
Tome premier, Septembre-octobre, 2008, 2e édition revue et augmentée, Éditions Indiktos (Athènes) (Grèce), 676 pp. ;
Tome second, Novembre-décembre, 2010, 2e édition revue et augmentée, Éditions Indiktos (Athènes) Grèce), 668 pp. ;
Tome troisième, Janvier-février, 2014, 2e édition revue et augmentée, Éditions Simonos Pétra (Athos) (Grèce), 696 p. ;
Tome quatrième, Mars-avril, 2014, 2e édition revue et augmentée, Éditions Simonos Pétra (Athos) (Grèce), 564 p. ;
Tome cinquième, Mai-juin, 2014, 2e édition revue et augmentée, Éditions Simonos Pétra (Athos) (Grèce), 660 p. :
Tome sixième, Juillet-août, 2015, 2e édition revue et augmentée, Éditions Simonos Pétra (Athos) (Grèce), 774 p.

[26] Récits d’un pèlerin russe – Traduction et présentation en français de Jean Laloy (1966) Éditions La Baconnière (Boudry – Suisse)/Seuil (Paris – France) – Collection Points/Sagesse N° Sa 14 – 194 p. – ISBN 2-02-004775-6.

[27] Récits d’un pèlerin russe – Ibidem, page 140.

[28] Op. cit., Premier discours, N° 35, pp. 76-77.

[29] Op. cit., Discours 33, N° 3, page 258.

[30] Op. cit., Troisième lettre, N° 13, page 559, « Sur le silence ».

[31] http://la.regle.org – Traduite en français en 1944 par le Père Germain (Morin) de l’Abbaye Saint-Benoît de Maredsous (Belgique) et revue et annotée en 2019 par le Père Philibert (Schmitz) de la même abbaye.

[32] David Le Breton (2015) – Du silence – Éditions Métailié (Paris – France) – 306 p. – ISBN 979-10-226-0309-6 – Le chapitre 5 « Les spiritualités du silence » et plus spécialement la section « Église d’Orient » (pp. 208-212) méritent une lecture attentive.

[33] Mot français dérivé sur le modèle du mot latin benevolentia, « disposition favorable envers quelqu’un ». Être bienveillant, d’après le latin classique bene volens, c’est « vouloir du bien, être favorable ».

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