Le Vendredi du Temple de notre très-Sainte Dame, la Mère de Dieu, Source Vivifiante
Le Vendredi du Renouveau, nous fêtons la dédicace du Temple de notre très-Sainte Dame, la Mère de Dieu, Source Vivifiante ; et nous faisons mémoire également des surnaturelles merveilles qu’y opéra la divine Mère
Ce temple fut d’abord fondé par l’empereur Léon le Grand. C’était un homme affable et bienveillant, rempli de compassion : avant qu’il ne montât sur le trône impérial, alors qu’il était encore un simple particulier et qu’il se trouvait à cet endroit précisément, il rencontra un aveugle égaré et il le prit par la main pour le guider. Lorsqu’ils furent à proximité de ce lieu, l’aveugle fut pris d’une soif intense et demanda à Léon de le désaltérer. Celui-ci, entrant dans le bois, se mit à chercher. L’endroit était planté de toutes sortes d’arbres au feuillage abondant. Comme il n’y trouvait pas d’eau, il revint chagriné. Mais d’en haut il entendit une voix qui lui disait: «Léon, il ne faut pas t’inquiéter, car l’eau est proche ; reviens en arriëre et tu la trouveras.» Léon revint en arrière et chercha beaucoup, mais ne trouva pas. Il entendit à nouveau la même voix lui dire : «Empereur Léon, entre au plus profond de ce bois, prends avec tes mains de l’eau bourbeuse et guéris la soif de l’aveugle ; enduis les yeux de cet aveugle, et tu sauras immédiatement qui je suis, moi qui depuis longtemps suis l’habitante de ce lieu.» Léon fit donc ce que la voix lui avait révélé, et l’aveugle recouvra la vue. Et, selon la prédiction de la divine Mère, Léon devint empereur peu après, et ses pieuses mains édifièrent au-dessus de la source un temple que l’on peut voir de nos jours.
aLà, de nombreux miracles se succédèrent et, longtemps après, Justinien, ce très grand empereur byzantin, alors qu’il souffrait de dysurie, y trouva sa guérison. Par reconnaissance envers la Mère du Verbe, il reconstruisit l’église, qu’il fit plus grande et plus belle. Puis, comme elle avait été endommagée par divers tremblements de terre, finalement Basile le Macédonien la fit restaurer, de même qu’après lui son fils Léon le Sage. De leur temps, la source opéra beaucoup de miracles : elle guérit d’abcès, de dysurie, d’étisie et de nombreux autres maux, tels que tumeurs ou flux de sang, diverses impératrices, ainsi que d’autres femmes. Elle fit cesser bon nombre de fièvres, dont la tierce, et d’autres états grippaux. Elle porta remède également à la stérilité c’est ainsi qu’à l’impératrice Zoé la source accorda comme don la naissance de l’empereur Constantin Porphyrogénète. Elle a même ressuscité un mort: c’était un pèlerin de Thessalie qui, faisant route vers la source, mourut en chemin. Sur le point de mourir, alors qu’il rendait le dernier souffle, il recommanda aux marins de le porter à l’église de la Source et là, après avoir versé sur lui trois seaux de l’eau qui en jaillit, de l’ensevelir. Il en fut ainsi, et le mort, tandis qu’on lui versait de cette eau, ressuscita.
Longtemps après, alors que le grand temple menaçait de s’écrouler, la Mère de Dieu apparut et le souleva jusqu’à ce que fût sortie la foule qui le remplissait. Cette eau jadis a guéri divers possédés et libéré de leurs chaînes des prisonniers. Elle a guéri la pierre dont souffrait l’empereur Léon le Sage, calmé une violente fièvre de sa femme Théophanô et fait cesser l’étisie de son frère le Patriarche Etienne. Elle guérit aussi de sa surdité le Patriarche Jean de Jérusalem. Elle calma la violente fièvre du patrice Tarasios et de sa mère Magistrissa, ainsi que la dysurie de Stylianos, son fils. Une femme du nom de Skhizaina fut délivrée de la dysenterie. Avec cette eau, l’empereur Romain Lécapène, ainsi que sa femme, guérissait relâchements et occlusions. En Chaldée, l’invocation de la divine Mère guérit le moine Pépérine (grain de poivre) et un de ses disciples. De même elle sauva du châtiment les moines Matthieu et Mélétios, accusés auprès de l’empereur. Et qui dira les miracles dont purent bénéficier patrices et protospathaires, et des milliers d’autres ? Quelle langue pourra décrire tout ce que cette eau a produit et tout ce qu’elle opère jusqu’à ce jour, car ils surpassent en nombre les gouttes de pluie, les astres du ciel ou les plantes de la terre, les miracles que nous avons observés de nos jours. Surnaturellement elle guérit les ulcères, la gangrène, les chancres et les autres tumeurs mortelles, les anthrax, la lèpre, les iflammations, les cancers féminins et nombre de maladies mentales ; et, pour les yeux, l’ophtalmie, l’albugine et le glaucome. Elle a guéri de l’hydropisie le Varègue Jean et d’une tumeur maligne un autre Varègue; d’un érysipèle l’Hiéromoine Marc; d’une maladie de la pierre ainsi que d’une dyspnée qui le faisait souffrir depuis quinze ans le moine Macaire. A cela s’ajoute une multitude incalculable de miracles que la source a produits et qu’elle opère encore, sans jamais s’arrêter.