Parabole sur le germe qui pousse tout seul

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Christ enseignait souvent en paraboles. Une parabole est un récit allégorique, inventé, qui illustre tel ou tel exemple, telle ou telle situation, pas toujours facile à expliquer. Pourquoi le Christ les utilisait? Parce que son enseignement concernait avant tout les réalités du Royaume des Cieux, qui sont difficiles à expliquer dans un simple langage humain.

Les paraboles de l’Evangile sont différentes. Certaines sont lumineuses, mémorables, immédiatement frappantes : par exemple, sur le Fils prodigue, où le père pardonne à son fils égaré, ou sur le Jugement dernier, où le berger sépare les brebis des boucs. D’autres sont moins perceptibles, moins dramatiques ou globales. Cependant, ces paraboles de l’Évangile de deuxième rang ou, pour ainsi dire, « passagères » sont néanmoins très importantes, car elles sont pleines de sens profond, car elles sont la Parole de Dieu, car elles sont aussi l’enseignement du Seigneur incarné.

Alors, aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une parabole qui concerne un grain qui pousse tout seul. Le voici (l’évangile de Marc : chapitre 4, versets 26-29) :

« Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi; et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. »

Voici une telle parabole, à première vue imperceptible et pas tout à fait importante et pertinente car pour ainsi dire elle ne nous concerne pas directement. Mais elle est tout à fait merveilleux, brillant et profond, et en plus elle est très encourageant ! De quoi s’agit-il ?

Bien sûr, par grain germé, Christ signifie le Royaume des Cieux. Que veut dire le Christ ? Il compare la croissance d’une plante ordinaire, ou plutôt du blé, avec le Royaume des Cieux. Comment pousse cet épi de blé ?Selon leurs propres lois naturelles établies par Dieu. Voici une graine dans le sol, ici elle germe, puis pousse jusqu’à la mesure nécessaire, et finalement porte des fruits. Tous ces processus se déroulent seuls. L’homme n’y participe pas directement. Il ne peut parfois que contribuer, prendre soin (mauvaise herbe, eau, etc.). Eh bien, si nous parlons de plantes sauvages de plein champ, elles poussent d’elles-mêmes, absolument indépendamment de nous les gens. Autrement dit, l’homme n’a aucune influence ou signification importante et fondamentale sur le cours et le développement des processus naturels. Qu’on le veuille ou non, les plantes poussent toutes seules. À ce moment-là, nous vivons notre vie ordinaire, quotidienne, comme le dit le Christ : « Nous dormons, nous nous levons, nous marchons, nous travaillons, nous nous couchons à nouveau », et la plante pousse.

C’est ainsi que le royaume de Dieu est en nous. Il grandit, pousse par lui-même : lentement, graduellement et en principe selon ses propres lois divines. C’est-à-dire qu’au début, par exemple, une personne entend la parole de Dieu, commence à croire en Dieu, commence à changer sa vie, commence à aller à l’église. La semence du Royaume des Cieux est semée en lui. Mais comment cela grandit ensuite, comment la croissance spirituelle se produit à l’intérieur de nous, nous ne le savons pas. On dort, on marche, on travaille, on se recouche. Jour après jour, année après année, nous fréquentons l’église et semblons rester tels que nous étions, sans vraiment changer. Mais il s’avère que ce n’est pas tout à fait vrai, le Royaume des Cieux grandit en nous.

Cette parabole est dite pour ceux qui soudain, à une certaine époque de leur vie, sont soudainement déçus soit de la vie spirituelle, soit d’eux-mêmes, soit de l’Église, soit même du christianisme. De telles personnes ont la pensée: « Alors, je suis devenu croyant, je vais à l’église depuis longtemps et le temps est passé quand je me réjouissais et admirais chaque minute de mon séjour dans l’église. Maintenant tout est fade pour moi, tout dans l’église m’est devenu familier, rien ne touche mon âme. Et moi-même, oh mon Dieu, je ne me suis pas amélioré ! Je priais beaucoup, j’essayais beaucoup de me changer, mais j’ai toujours les mêmes péchés, j’ai les mêmes passionspécheresses, les mêmes manquements ! Et les gens qui m’entourent dans ma paroisse, et surtout certains d’entre eux, oh horreur, ce ne sont pas du tout de vrais chrétiens ! » Et après de telles pensées vient une période de stagnation, de désert spirituel et de découragement.

Mais il n’en est rien, la semence du Royaume des Cieux grandit en chacun de nous, elle grandit lentement, invisible, à notre insu, selon ses propres lois connues de lui seul. Et avec le temps ça porte ses fruits. Et quand il y aura déjà assez de fruits, la moisson viendra : « Venez, bénis de votre Père qui est aux cieux, héritez du royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ! » Amen.