0. Toutes les catégories,  01. Nouvelles,  03. Homélies catéchétiques

Orthodoxie et Église

перейти на русскую страницу

Dans l’Orthodoxie, le concept d’Église est fortement développé. L’Église est à la fois la maison de Dieu et une société mystique, non soumise à une explication rationnelle, remplie de la grâce de Dieu. Elle est aussi un rassemblement de croyants sous la guidance d’un chef spirituel (ecclésiastique), c’est aussi une communauté.

Le temple orthodoxe, son architecture particulière, sa décoration intérieure et son atmosphère de culte unique soulignent qu’il s’agit de la maison de Dieu, du lieu de la présence de Dieu. Lorsqu’une personne, qu’elle soit un débutant dans le christianisme ou un chrétien déjà expérimenté, entre dans l’église, elle est toujours saisie d’une certaine crainte et d’un certain respect pour Dieu. Si le temple est vide, on est frappé par le silence mystérieux qui s’y trouve, par le mystère de Dieu inconnu. S’il y a un office, on est surpris par sa beauté particulière, sa splendeur et sa spiritualité tranquille, par la prière profonde et par la tradition chrétienne bien développée.

Peu importe combien de fois nous allons à l’église, peu importe combien de fois nous assistons au même office (par exemple, la Liturgie dominicale), nous ne nous en lassons jamais. Au contraire, nous sentons toujours qu’il y a un certain mystère dans le culte, une certaine force qui nous invite à fréquenter l’église, un certain magnétisme inexplicable. Et ce n’est pas un hasard. Car le Christ Lui-même a dit : « Là où deux ou trois sont assemblés en Mon nom, Je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18 :20). Par conséquent, dans l’église, il y a toujours une grâce divine spéciale, qui ne peut être trouvée nulle part, ni à la maison pendant la prière, ni même dans une cellule monastique isolée ou dans le profond désert spirituel.

De plus, l’Église est une sage organisation. Elle a été fondée par Dieu et affinée par des siècles d’expérience spirituelle de la prière de nombreuses générations de chrétiens. Le Christ a dit : « Je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre Elle » (Matthieu 16 :18). L’Église ne sera jamais détruite par aucun mal sur terre. Elle existera toujours. L’Église est très sagement hiérarchisée. Elle est dirigée par un évêque (métropolite, patriarche), une paroisse réelle est dirigée spirituellement par un prêtre, et un diacre qui l’aide. C’est un sacerdoce. C’est à lui, au prêtre, que le Seigneur a confié l’accomplissement des sacrements : offices et rites au cours desquels notre sanctification et purification des péchés ont lieu.

C’est pourquoi les gens qui disent qu’il suffit croire en Dieu sans fréquenter l’Église se trompent profondément. Ces personnes ne comprennent pas que le chemin vers Dieu c’est l’Église du Christ : « Pour ce qui l’Église n’est pas la mère, Dieu pour lui n’est pas le Père ».

Tout ce que nous venons de dire, toute cette dimension mystique, invisible, spirituelle de l’Église, est en d’autres termes sa théologie (ecclésiologie orthodoxe). Elle est, en un sens, spirituellement idéalisée. C’est pour nous l’exemple auquel nous devons être égaux.

Mais l’Église est aussi une communauté de croyants, c’est une paroisse ecclésiale spécifique, une communauté de personnes vivantes concrètes, avec tous ses avantages et inconvénients.

D’une part, la communauté ecclésiale est une seule famille, où chacun lutte pour le Christ, où les chrétiens se trouvent des frères et sœurs unanimes, où l’on s’efforce de vivre selon l’Évangile et de se soutenir mutuellement, où tout est comme un seul corps et un seul esprit. Mais, d’autre part, l’Église est un rassemblement de personnes pécheresses et faibles, des personnes qui, bien qu’elles soient devenues croyantes, continuent de souffrir d’habitudes pécheresses acquises. Ce n’est pas un hasard si l’un des saints pères a comparé l’Église à un hôpital. À l’hôpital, les patients sont soignés afin d’être guéris, afin de retrouver leur santé sous la supervision d’un médecin expérimenté et d’un personnel médical. Les personnes spirituellement malades du péché vont à l’Église, elles sont guéries progressivement sous la surveillance du Christ et du clergé.

Cette dimension humaine et terrestre de l’Église est probablement sa manifestation la plus difficile. La perfection d’une communauté ecclésiale particulière, d’une paroisse particulière, s’obtient par de très grands efforts. Rappelons-nous les Saintes Écritures : si les premiers chapitres du livre des Actes décrivent une jeune communauté de chrétiens inspirés par l’Esprit Saint, brûlant du feu de l’amour réciproque, de la confiance et de la simplicité (« Tous les croyants avaient tout en commun, et vendaient leurs biens et tous leurs biens, et les distribuaient à chacun selon les besoins de chacun, et chaque jour ils habitaient d’un commun accord dans le temple et, rompant le pain de maison en maison, mangeaient leur nourriture avec joie et un cœur simple, louant Dieu et étant amoureux de tout le peuple, mais le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » Actes 2:44-47.). Les chapitres suivants du même livre, et en effet de nombreux écrits de l’Apôtre Paul, parlent de l’imperfection des chrétiens, des chutes qui surviennent dans les communautés, des problèmes et des désaccords. L’Apôtre Paul, qui se soucie de nombreuses communautés chrétiennes, s’est comparé à une femme qui accouche dans les douleurs de l’accouchement : « Mes enfants, je suis de nouveau dans les douleurs de l’accouchement, je vous enfante de nouveau dans l’agonie jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous » (Gal. 4:19).

Et le dernier – « Un seul soldat n’est pas un bon guerrier. » Ce proverbe est vrai à la fois pour la vie séculière ainsi que pour la vie spirituelle. Un chrétien, selon le même apôtre Paul, est un guerrier spirituel du Christ. Il n’est pas capable de résister seul à tous les maux du monde. Pour gagner, il doit rejoindre l’armée, appartenir à un bataillon ou à une compagnie de soldats. Alors il sera fort. C’est la communauté ecclésiale, la fraternité des chrétiens faibles comme lui, sous la direction de la hiérarchie et de Dieu Lui-même, qui l’aide et le soutient dans la vie spirituelle de la perfection chrétienne.

Dison aussi, que l’Église Orthodoxe, contrairement à toutes les autres Églises (Catholiques et Protestantes), a un culte très riche et développé. C’est dans le culte et par le culte que nous apprenons à connaître l’Église. L’Église pour nous, ce ne sont pas les décisions administratives des cabinets épiscopaux, ni même les décrets doctrinaux des Conciles Œcuméniques (bien que tout cela soit aussi très important). L’Église pour nous est précisément dans le culte, dans la grâce, dans ce lieu où le terrestre rencontre le céleste, où une partie du Royaume des Cieux descend sur la terre. Et c’est notamment de la vie liturgique de l’Église Orthodoxe que nous parlerons la fois prochaine.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *