0. Toutes les catégories,  01. Nouvelles,  02. Homélies,  08. Photogaleries

Synaxaire du cinquième dimanche après Pâques sur la Samaritaine

Перейти на русскую страницу

 

Télécharger en PDF Au cinquième dimanche après Pâques

 

Synaxaire du cinquième dimanche après Pâques sur la Samaritaine

Au cinquième dimanche après Pâques, nous nous remettons en mémoire l’entretien du Christ avec la Samaritaine, relaté dans le 4e chapitre de l’Évangile de Jean. Dans cet entretien le Christ S’est présenté comme le « Messie » ce qui veut dire « Christ » ou « l’Oint » (puisque en hébreu « messa » a le sens de « huile végétale », avec laquelle on oignait les élus de Dieu).

Le Christ entre à Sykhar, où avait vécu jadis Jacob avec sa famille. Jacob avait eu une magnifique fille Dina qu’avait enlevée un certain Siсhem. Furieux les frères aînés de Dina, Ruben et Syméon, attaquèrent  sans prévenir sa ville des et tuèrent tous les habitants. Pour cette férocité ils perdirent leur droit d’aînesse, c’est-à-dire  la bénédiction de Jacob – qui revint alors aux tribus de Lévi et de Jude, dont est issu notre Seigneur, Jésus-Christ.

Le Christ a rencontré la Samaritaine près de la ville de Sykhar. Qui étaient les Samaritains ? Un peuple apparenté aux Juifs, vivant plus au nord. Les Juifs considéraient les Samaritains comme des traîtres et des hérétiques religieux, qu’ils ne voulaient pas fréquenter et méprisaient. Les Samaritains en faisaient autant en contrepartie.

Pour comprendre ce problème, il faut revenir à l’histoire du peuple juif.

Le royaume juif avait atteint son apogée durant le règne de deux rois : David et son fils, Salomon. (10e siècle avant J-C). Mais à la mort du roi Salomon, le royaume s’est coupé en deux : Israël au nord et Judée au sud. En outre le royaume d’Israël était deux fois plus grand que la Judée, car peuplé par 10 des 12 tribus juives. Mais c’est justement en Judée où vivaient seulement deux des tribus, que se trouvait le temple du Seigneur. Les deux royaumes combattaient sans cesse entre eux. Les rois du royaume d’Israël au nord s’écartaient souvent du Seigneur en suivant les traditions païennes des peuples voisins. C’est pourquoi très vite, ce royaume fut conquis par les Assyriens et toute sa population fut déportée. Il ne resta que peu d’Israélites qui bientôt se mêlèrent aux conquérants païens. Ce mélange créa un nouveau peuple, les « Samaritains », nom venu de leur ville Samarie. Leur religion était une sorte de judaïsme simplifié.

Tout autre fut le destin du royaume Juif du sud. Lui aussi fut conquis cent cinquante ans après Israël, par l’empire Néo-babylonien et le peuple juif fut déporté  à Babylone (territoire de l’Irak contemporain). Mais captifs à Babylone, les juifs réussirent à conserver leur foi  et leur appartenance ethnique. C’est pourquoi, lorsque, sept cents ans plus tard, ils retournèrent en Palestine, ils purent très vite reconstruire le temple détruit de Jérusalem et même avec le temps, retrouver leur indépendance politique.

Cependant, lors de leur retour en Palestine, les Samaritiains y étaient installés, qui considéraient les juifs revenus de l’exil comme des étrangers, qu’ils ne voulaient pas recevoir. (On pourrait dire que l’histoire se répète, nous sommes témoins de l’antagonisme constant entre l’état d’Israël rétabli en 1949 et la Palestine autonome peuplée d’arabes). Et  quand les juifs reconstruisaient leur temple à Jérusalem, les Samaritains essayaient de les en empêcher par tous leurs moyens. D’autre part les Samaritains de leur côté, avaient  construit leur propre temple pour le Seigneur sur le mont Garizim. Les hostilités entre les juifs et les Samaritains étaient pratiquement continuelles. Les deux peuples se méprisaient en tant qu’ »hérétiques », trouvaient impur tout contact personnel et lors d’une rencontre, évitaient de se regarder et passaient vite leur chemin.

Nous pouvons comprendre maintenant la surprise de la Samaritaine lorsque, assis auprès du puits, le Christ, qui était juif, lui demanda de l’eau.

La Samaritaine demanda donc au Christ, comment, étant juif, il pouvait s’adresser à elle, samaritaine, alors que les juifs et les samaritains ne se fréquentaient pas ?  Laissant cette question sans réponse, le Christ lui dit qu’en fait, Il n’avait pas besoin d’eau, puisque Lui-même pouvait lui donner « une autre eau vive » qui couperait à jamais toute soif à celui qui en boirait. Le Christ parlait symboliquement, puisque de même que l’eau est source de vie physique, l’Esprit Saint Qu’insuffle le Christ à celui qui a foi en Lui, est source de vie spirituelle éternelle. Mais la femme naïve comprit les paroles du Christ dans leur sens littéral et s’écria : « Monseigneur ! Donne-moi de cette eau pour que je n’aie plus jamais soif ! » Voyant que la femme ne comprenait pas le sens spirituel de Ses mots, le Christ lui signala à demi-mot qu’Il connaissait la triste histoire de sa vie dissolue, elle qui avait eu cinq maris et vivait pour l’instant avec un homme qui n’était pas du tout son époux. Étonnée de cette perspicacité, la Samaritaine prit le Christ pour un prophète et Lui posa une question au sujet de la querelle entre les juifs et les samaritains. Elle demanda où se trouvait le vrai temple du Seigneur, en Samarie sur le mont Garizim ou à Jérusalem ? Jésus lui dit ; »Crois-moi, femme : l’heure viendra – si elle n’est pas déjà arrivée – où l’on s’inclinera devant le Père non sur cette montagne, ni à Jérusalem, mais l’Esprit de Vérité  enseignera à tous comment il faut vraiment honorer Dieu. Dieu est l’Esprit, et celui qui s’incline devant Lui doit le faire en esprit et vérité ». La femme répondit : « Je sais que le Messie doit venir. Quand Il viendra, Il nous expliquera tout ». Jésus dit alors : « C’est Moi, Celui Qui parle avec toi ».

A ce moment revinrent les disciples vers le puits. Ils furent surpris que Le Christ bavarde avec une Samaritaine, et furent encore plus étonnés lorsqu’Il lui ouvrit  les grands mystères de Son destin messianique, car cette femme était simple et ignorante, et de plus une Samaritaine hérétique.

La Samaritaine proposa au Christ de rester quelques jours dans son village. Le Christ accepta et y fit quantité de miracles et guérisons.

La conversation avec la Samaritaine eut lieu après la période de Pâque, c’est pourquoi l’Église a instauré le rappel de cet événement au cinquième dimanche après Pâques.

Une tradition religieuse nous renseigne sur la destinée finale de cette Samaritaine. Le Christ lui donna un nouveau nom « Fotinia », c’est-à-dire « Claire » – à quoi correspond le nom slave « Svetlana ». Fotinia eut sept fils. A l’époque de l’empereur Néron, Fotinia et ses fils furent couronnés des palmes du martyre.

Au temps du tsar byzantin Justinien (VIe siècle), la clôture du puits, ainsi que la pierre sur laquelle avait été assis le Christ, furent transférées dans l’église Sainte Sophie à Constantinople, de nombreux miracles y ont eu lieu en faveur de ceux qui, pleins de foi, venaient y prier.

Par les prières de Ta sainte martyre Fotinia, Christ notre Dieu, fais-nous grâce. Amen.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *